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Mercedes-Benz 540K Spéciale Roadster 1937

Mercedes-Benz 540K Spéciale Roadster 1937

Catégories : Voitures et Motos

La Mercedes-Benz 540 K demeure, encore aujourd’hui, l’une des plus grandes ambassadrices du luxe automobile d’avant-guerre. Lancée en 1936 pour succéder à la 500 K (W29), elle reprend la recette à succès du *Kompressor* (compresseur Roots) combiné à un imposant huit-cylindres en ligne, offrant un mélange redoutable de puissance et de raffinement. Parmi les différentes configurations proposées, la Spéciale Roadster (aussi appelée *Spezial Roadster* ou *Special Roadster*) se hisse tout en haut de l’échelle, incarnant la définition même de la voiture de prestige réservée à une poignée de privilégiés. C’est en 1937 que cette déclinaison attire particulièrement l’attention des élites et des esthètes, impressionnant par sa silhouette longiligne, son capot interminable, ses ailes galbées et son cockpit à ciel ouvert.

La genèse de ce modèle s’inscrit dans la continuité des grandes Mercedes des années 1920 et 1930, telles les S, SS, SSK, qui exploitaient déjà l’architecture à compresseur. Toutefois, la 540 K, avec son moteur de 5,4 litres, repousse encore plus loin les limites de la performance pour un véhicule de grand tourisme. La *Spéciale Roadster* se distingue par sa carrosserie sur mesure, façonnée dans les ateliers de Sindelfingen (carrosserie maison de Mercedes-Benz) et par une allure particulièrement sportive, tout en conservant un confort étonnamment élevé pour l’époque. Il suffit de jeter un œil à ses formes : une calandre imposante et chromée arborant l’étoile, deux phares ronds proéminents, un capot agrémenté de persiennes latérales, un pare-brise incliné et un habitacle biplace (ou 2+1 selon les configurations) replié derrière un large tableau de bord.

En 1937, cette *540 K Spéciale Roadster* se fait l’incarnation du prestige ultime : son prix astronomique la réserve à une élite financière, composée d’aristocrates, d’industriels, de figures de la haute société ou d’institutions officielles. Dotée d’environ 180 chevaux (une fois le compresseur enclenché), elle peut rivaliser avec les Bentley, Hispano-Suiza, ou Duesenberg de l’époque en termes d’accélération et de vitesse de pointe, flattant l’ego de son propriétaire par l’exclusivité et l’exubérance de sa présentation. Son charme est renforcé par la mode Art déco et les influences stylistiques de l’ère, marquées par des lignes flamboyantes et une attention méticuleuse aux détails décoratifs. Voulue à la fois athlétique et noble, la 540 K Spéciale Roadster demeure un joyau rare (quelques dizaines d’exemplaires), très recherché sur le marché de la collection historique, où son aura inégalée se reflète dans des cotes dépassant aisément plusieurs millions d’euros. Dans les parties suivantes, nous examinerons l’historique, la technique, l’esthétique, l’usage et la valeur patrimoniale de cet extraordinaire Roadster de 1937.

Contexte : L’Apothéose de la Série W29 et du Kompressor

En 1934, Mercedes-Benz avait lancé la 500 K, matérialisant la montée en puissance de la firme dans le segment ultra-luxueux des “Kompressor”. Constatant le succès de ce modèle auprès de l’aristocratie et des magnats, Mercedes décide d’aller plus loin avec la 540 K (W29), révélée en 1936. La cylindrée s’élève alors à 5,4 L, ce qui autorise une puissance supérieure. Désormais, en mode compresseur actif, le moteur délivre environ 180 chevaux, une valeur considérable pour une voiture de route de l’entre-deux-guerres. Cette augmentation de performance s’accompagne d’une carrosserie encore plus raffinée, décliné en diverses configurations (Cabriolet A, B, C, Coupé, Limousine, etc.). Mais c’est la *Spéciale Roadster* (ou Spezial Roadster) qui suscite le plus d’enthousiasme : on y voit la quintessence du design et de la mécanique Mercedes de l’époque.

La concurrence s’avère féroce : Horch, Maybach, Isotta Fraschini ou encore Bentley rivalisent dans la production de voitures d’exception. Mercedes, de son côté, s’appuie sur l’expertise en compétition héritée de la SSK et sur le prestige accumulé par ses limousines Großer Mercedes (770), pour asseoir la 540 K au sommet. Le Kompressor illustre la dimension “sport” des “K” : en conduite normale, on roule sans suralimentation, mais dès qu’on enfonce la pédale à fond, le compresseur se déclenche, augmentant instantanément la pression d’admission et la puissance. La marque communique largement sur cette prouesse, attirant une clientèle internationale, souvent aux États-Unis, dans les colonies d’Afrique du Nord, ou en Europe occidentale.

Au sommet de la gamme, la *Spéciale Roadster* se réserve aux commandes ultra-spécifiques. Mercedes fait preuve d’un soin artisanal extrême, parfois en collaboration avec des carrossiers extérieurs ou des finitions spéciales (intérieurs en cuir exotique, motifs de peinture personnalisés, etc.). L’arrivée de la Seconde Guerre mondiale en 1939 freine brutalement l’essor de ces bijoux mécaniques, interrompant de fait la production et dispersant les exemplaires déjà produits. Leur rareté n’en deviendra que plus grande, faisant du 540 K Spéciale Roadster l’un des Graals pour les collectionneurs.

Mercedes Benz 540K Spéciale Roadster 1937

Une Carrosserie Exubérante, Signée Sindelfingen

La 540 K Spéciale Roadster 1937 s’érige en véritable sculpture sur roues, dessinée et assemblée dans les ateliers de Sindelfingen, entité spécialisée de Mercedes-Benz. Au premier regard, on remarque l’immense calandre verticale, souvent surmontée de l’étoile Mercedes, flanquée de deux phares de grand diamètre. Le capot, long et légèrement bombé, arbore des persiennes latérales ou de grandes ouïes d’aération, mises en valeur par des baguettes chromées. Les ailes avant, arrondies et proéminentes, s’étirent en douceur jusqu’aux marchepieds avant de rejaillir en ailes arrière évasées.

Le *Spéciale Roadster* arbore différentes spécificités : sa partie arrière peut se distinguer par un dessin plus épuré que sur d’autres 540 K, la malle étant plus courte ou intégrée pour souligner la sportivité. Le cockpit à deux places se pare d’une capote repliable, épaisse, dissimulée derrière les sièges dans un compartiment. Certains exemplaires prévoient une petite banquette ou un espace “rumble seat” (strapontin extérieur), mais ce n’est pas systématique. Les finitions chromées abondent : entourages de phares, baguettes le long des ailes, poignées de porte ou encore la grille de calandre très ornementée.

À l’intérieur, la qualité artisanale se manifeste par des cuirs haut de gamme sur la sellerie, des boiseries polies sur les garnitures, un volant large souvent en Bakélite claire, et un tableau de bord métallique laqué où s’alignent plusieurs cadrans ronds (compteur de vitesse, compte-tours, jauge d’essence, température d’eau, pression d’huile, etc.). Le plancher repose sur le châssis en échelle, et l’espace aux jambes est généreux pour un roadster de l’époque. La noblesse transpire du moindre détail, qu’il s’agisse des pédales, des interrupteurs, ou encore du cerclo de klaxon sur le volant. Chaque exemplaire se voit quasiment réalisé sur commande, autorisant des combinaisons de teintes de carrosserie, d’habillages intérieurs et même des gravures personnelles.

Huit-Cylindres à Compresseur : De 115 à 180 Chevaux disponibles à la Demande

Au cœur de la 540 K se trouve un moteur 8-cylindres en ligne de 5,4 L (5 401 cm³), surmonté d’un carburateur et équipé d’un compresseur Roots. Au ralenti et en usage modéré, le compresseur demeure inactif, laissant au moteur une puissance déjà confortable d’environ 115-120 chevaux. Une commande mécanique (ou un embrayage spécifique) entraîne le compresseur lorsque le conducteur enfonce brusquement la pédale d’accélérateur, alimentant alors le moteur en air sous pression et portant la puissance totale à ~180 chevaux, voire un peu plus selon les réglages.

En termes de performances, cela se traduit par des accélérations franches, un couple substantiel procurant une grande aisance pour gravir des côtes ou dépasser sur route. La vitesse maximale s’établit aux alentours de 170-180 km/h, un record absolu pour un roadster luxueux en 1937. La boîte de vitesses manuelle à 4 rapports, dont le dernier rapport surmultiplié, permet de cruiser à haute vitesse en limitant le régime moteur. Cela reste toutefois une voiture d’avant-guerre : la direction, sans assistance, la suspension à essieu rigide à l’arrière, et le freinage à tambours requièrent une conduite anticipée et maitrisée.

En conduite quotidienne, le *Spéciale Roadster* offre un couple suffisant pour rouler en souplesse, le compresseur se révélant un atout décisif lors d’accélérations subites ou sur autoroute. À l’époque, ces routes en cours de développement permettent à quelques fortunés de tester la pointe de la 540 K. Evidemment, la consommation s’envole en mode Kompressor, pouvant dépasser 20-25 L/100 km, mais la clientèle visée ne s’en soucie guère. L’important est l’exclusivité et la performance sensationnelle dans une époque où la plupart des voitures stagnent en dessous des 100 km/h de pointe.

Usage Mondain, Rareté et Véhicule d’Apparat

La 540 K Spéciale Roadster 1937, par son coût élevé et sa fabrication très limitée, se destine à une élite internationale. Des princes, des industriels, des célébrités ou de hauts responsables politiques en font l’acquisition. Certains exemplaires prennent la route vers l’étranger, y compris les États-Unis, où l’on apprécie la flamboyance d’une telle mécanique dans des concours d’élégance. D’autres restent sur le sol européen, servant de voiture de parade lors de réceptions diplomatiques ou d’événements officiels.

Le véhicule s’illustre parfois dans la presse de l’époque, qui met en avant sa silhouette extravagante et ses performances stupéfiantes. On raconte que certaines 540 K Roadster se voient dotées d’options luxueuses (téléphone embarqué, coffre à bouteilles, incrustations de nacre, etc.), reflétant la personnalisation poussée et l’ostentation. Durant la Seconde Guerre mondiale, nombre d’exemplaires sont réquisitionnés par l’armée ou par des officiels du régime nazi. Plusieurs finissent détruits ou dispersés. Après 1945, la rareté fait grimper l’intérêt des collectionneurs, qui s’arrachent les quelques 540 K survivantes, particulièrement dans leur déclinaison Spéciale Roadster dont la production globale dépasse à peine quelques dizaines d’unités (selon les historiens).

Parmi les anecdotes marquantes, on note la participation à des concours de beauté automobile, où la 540 K Roadster rafle souvent les premiers prix. Certains collectionneurs actuels n’hésitent pas à débourser plusieurs millions de dollars pour acquérir un exemplaire, le restaurer dans un état concours, et l’exposer à Pebble Beach ou à la Villa d’Este. Les débats autour de l’authenticité (matching numbers, carrosserie d’époque) sont légion, compte tenu des reconstructions post-guerre. Toutefois, l’aura de la 540 K demeure intacte, tant elle incarne l’apogée du Grand Tourisme d’avant-guerre, signé Mercedes-Benz.

Mercedes Benz 540K Spéciale Roadster 1937

20 Questions Fréquemment Posées sur la Mercedes-Benz 540 K Spéciale Roadster (1937)

Voici une liste de 20 questions récurrentes concernant ce modèle ultra-prestigieux, afin de satisfaire la curiosité des amateurs et connaisseurs.

Question Réponse
1. Quand la 540 K a-t-elle été introduite ? En 1936, prenant la relève de la 500 K. La Spéciale Roadster apparaît la même année.
2. Que signifie “Spéciale Roadster” ? C’est une carrosserie particulière, encore plus rare et sportive que les Cabriolet A/B/C, avec un style unique et un cockpit deux places.
3. Quel type de moteur équipe la 540 K ? Un huit-cylindres en ligne de 5,4 L (compresseur Roots), avec 180 ch environ en mode Kompressor.
4. Quelle vitesse de pointe ? Entre 170 et 180 km/h, faisant partie des voitures les plus rapides de l’époque.
5. Le compresseur fonctionne-t-il en permanence ? Non, il se met en route quand on enfonce l’accélérateur à fond, procurant un surcroît de puissance instantané.
6. Combien d’exemplaires “Spéciale Roadster” ont été construits ? On l’estime à une poignée de dizaines (moins de 30 selon certaines sources), ce qui en fait l’une des versions les plus rares.
7. En quoi diffère-t-elle d’un simple Cabriolet A ? La Spéciale Roadster présente une ligne plus basse, un arrière remodelé, parfois un couvercle de coffre distinct, et un cockpit plus sportif.
8. Quel est le prix de vente à l’époque ? Il est extrêmement élevé, réservant la Spéciale Roadster à une élite fortunée (princes, industriels, diplomates). Les chiffres exacts varient selon les options.
9. Quelle est la transmission ? Boîte manuelle à 4 rapports, généralement synchronisée sur 2ᵉ, 3ᵉ et 4ᵉ, la première non synchro (typique de l’époque).
10. Pourquoi Mercedes a-t-il limité la production ? C’était un modèle exclusif, construit quasiment à la main. Le coût et le temps de fabrication étaient très élevés, et la demande restait restreinte.
11. La direction est-elle assistée ? Non, comme sur la plupart des voitures d’avant-guerre. La direction reste intégralement manuelle, demandant de la force.
12. Quel type de freinage adopte-t-elle ? Freins à tambour sur les quatre roues, hydrauliques. Ils sont puissants pour l’époque, mais nécessitent une conduite anticipée.
13. La carrosserie est-elle en acier ou en aluminium ? Principalement en acier, avec de nombreux éléments en acier embouti, parfois rehaussés de panneaux en alliage léger. Le tout est monté sur un châssis en échelle.
14. Quelles sont les rivalités de la 540 K Spéciale Roadster ? Bentley 4¼ Litre, Duesenberg Model SJ, Delage ou Delahaye d’époque, qui offraient aussi des configurations ouvertes de luxe et de forte puissance.
15. Peut-on la voir en compétition ? Rarement. C’est surtout une voiture de promenade et d’apparat. Quelques participations à des rallyes privés ou montées de côte, mais pas d’engagement officiel de Mercedes.
16. Quel est l’héritage technique sur les modèles Mercedes ultérieurs ? Le concept Kompressor se prolonge après la guerre sur certains prototypes, puis revient plus tard sur des AMG modernes. Le luxe d’assemblage artisanal inspire les futurs coupés haut de gamme.
17. Quid de la consommation ? Très élevée, pouvant aller de 20 à 25 L/100 km (ou plus) avec le compresseur enclenché régulièrement. Les propriétaires s’en accommodaient, vu leur statut.
18. Des personnalités célèbres en ont-elles possédé une ? Oui, quelques grands industriels, aristocrates, dignitaires… Les archives restent parcellaires, surtout vu la période troublée de la guerre.
19. Combien reste-t-il de Spéciale Roadster aujourd’hui ? On ignore le chiffre exact, peut-être moins de dix exemplaires authentiques recensés, chacun valant plusieurs millions.
20. Pourquoi suscite-t-elle tant d’intérêt chez les collectionneurs ? Pour sa rareté extrême, son design magnifique, ses performances remarquables pour l’époque et sa place mythique dans l’histoire Mercedes.

Tableau Récapitulatif : Mercedes-Benz 540 K Spéciale Roadster (1937)

Un tableau (responsive, bordure 1px) reprend ci-dessous les spécifications majeures de ce modèle d’exception.

Modèle Période Moteur Cylindrée Puissance (Kompressor) Vitesse Max Carrosserie
540 K Spéciale Roadster 1936-1939
(Apogée en 1937)
8-cyl. en ligne + Kompressor 5,4 L (env. 5401 cm³) ~180 ch ~170-180 km/h Roadster biplace + capote, carrosserie Sindelfingen

La production de la Spéciale Roadster se limite à un très petit nombre d’exemplaires, rendant chaque véhicule presque unique (carrosserie sur mesure, options spécifiques).

Mercedes Benz 540K Spéciale Roadster 1937

Un Trésor Inestimable qui Fait Rêver les Générations

La Mercedes-Benz 540 K Spéciale Roadster 1937 incarne le pinacle d’une époque où l’automobile conjugue parfaitement artisanat, opulence et prouesse technique. Fruit de la lignée des Kompressor, elle offre un concentré de puissance grâce à son huit-cylindres suralimenté, permettant des accélérations et une vitesse de pointe remarquables. Son esthétique, dessinée pour hypnotiser les regards, se traduit par un long capot, des ailes galbées, une calandre imposante et une capote soignée, bref, la formule quintessentielle du roadster de prestige. Chaque exemplaire, entièrement assemblé à la main, témoigne du savoir-faire hors pair des ateliers de carrosserie, qui façonnent et assemblent les pièces avec une précision rare.

En 1937, ce modèle domine l’imaginaire collectif des amateurs de belles mécaniques : c’est la voiture de rêve, réservée à quelques fortunés capables d’investir dans ce symbole d’un statut social élevé. Même si la firme à l’étoile développait en parallèle des berlines ou des cabriolets plus abordables, la 540 K Spéciale Roadster se pose comme la figure de proue, l’argument ultime pour qui recherche à la fois distinction et performance. On peut la considérer comme l’une des ancêtres spirituelles des supercars modernes, tant son moteur à compresseur imprime une véritable touche sportive dans un écrin de luxe.

L’Histoire, avec la Seconde Guerre mondiale, a profondément réduit la diffusion de ce bijou. Les rares exemplaires rescapés valent aujourd’hui des fortunes lors des ventes aux enchères, flirtant parfois avec des records absolus pour une Mercedes d’avant-guerre. Les concours d’élégance internationaux la consacrent régulièrement, reconnaissant sa place dans le gotha des chefs-d’œuvre du design automobile. Ainsi, la 540 K Spéciale Roadster ne se contente pas de témoigner d’un passé glorieux ; elle incarne également un mythe qui continue d’inspirer constructeurs, collectionneurs et passionnés. Par son charisme intemporel et sa technique de pointe pour l’époque, elle perdure comme l’une des plus belles créations que Mercedes ait jamais osé présenter à ses clients triés sur le volet.

Par Antonio Sanchez, pour Cravate Avenue.

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