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BMW 507 : L’Élégance Intemporelle du Roadster Bavarois

BMW 507 : L’Élégance Intemporelle du Roadster Bavarois

Catégories : Voitures et Motos

Photo © Stefan Krause

La BMW 507 est l’un des roadsters les plus mythiques jamais produits par la marque bavaroise, et elle occupe une place de choix dans l’histoire de l’automobile de collection. Lancée au milieu des années 1950, elle naît d’une ambition singulière : concurrencer sur le marché nord-américain des sportives légendaires telles que les Mercedes 300 SL ou Chevrolet Corvette. À l’époque, BMW cherche à redorer son blason, après les difficultés financières liées à la période de l’après-guerre, et souhaite affirmer sa capacité à concevoir un modèle élégant et performant, capable de séduire la clientèle aisée outre-Atlantique. Pour y parvenir, BMW fait appel au talent du designer allemand Albrecht von Goertz, déjà remarqué pour ses travaux audacieux. Le résultat, dévoilé en 1955, est un roadster aux lignes pures, doté d’un long capot, d’une calandre double haricot très stylisée et d’un arrière délicatement galbé.

La 507 repose sur une base mécanique haut de gamme : un châssis en acier équipé d’un moteur V8 léger, alors rare chez BMW, permettant à la voiture d’offrir des performances décentes pour l’époque. Malgré tout, la BMW 507 se positionne davantage comme un roadster “grand tourisme” raffiné que comme une machine de course. Son intérieur propose déjà un niveau de confort et de finition supérieurs, soulignant l’intention de BMW de viser un public prêt à débourser des sommes considérables pour se distinguer de la masse. Ainsi, la 507 vise clairement la catégorie exclusive des sportives de luxe, où style et distinction valent autant que la puissance brute.

Pourtant, la BMW 507 ne connaîtra pas le succès escompté sur le marché américain, en raison d’un tarif jugé trop élevé et d’une rentabilité compliquée à atteindre pour l’usine. La production restera très limitée, autour de 250 exemplaires seulement, ce qui la propulsera plus tard au rang de graal pour les collectionneurs. Des icônes comme Elvis Presley s’offriront le privilège d’en posséder, renforçant le charme déjà puissant exercé par ce roadster. Aujourd’hui, la 507 est unanimement saluée pour sa beauté intemporelle, son histoire singulière et le rôle qu’elle aura joué dans la construction de l’image haut de gamme de BMW. Dans les sections suivantes, nous plongerons dans la genèse de ce modèle, son contexte historique, ses caractéristiques mécaniques, ses figures emblématiques et sa place actuelle sur la scène des voitures de légende.

Contexte et Genèse : Le Rêve Américain de BMW

Au début des années 1950, BMW cherche à se reconstruire après les turbulences de la Seconde Guerre mondiale et l’échec de certains modèles coûteux. La marque compte sur le marché nord-américain pour accroître sa visibilité et assurer sa survie. Max Hoffman, importateur influent basé à New York, conseille vivement BMW de concevoir un roadster sportif, susceptible d’égaler la Mercedes 300 SL tout en profitant de la notoriété émergente des sportives européennes aux États-Unis. Hoffman estime que les Américains sont en quête de voitures exotiques, rares et racées.

En réponse, BMW développe deux modèles : la 503, un coupé et cabriolet élégant, et la 507, un roadster plus radical, pensé comme un joyau de design. Pour façonner les lignes de la 507, BMW contacte Albrecht von Goertz, jeune designer allemand ayant passé du temps auprès de Raymond Loewy. Von Goertz présente une carrosserie aux proportions idéales : un long capot, un habitacle reculé, une ceinture de caisse basse et un museau emblématique orné de deux prises d’air évoquant les “reins” BMW, déjà présents sur les berlines de la marque.

Sous la peau, la 507 repose sur un châssis tubulaire dérivé de la berline 502. On y installe un moteur V8 en aluminium d’environ 3,2 L, produisant de 150 à 160 chevaux selon la configuration. Associée à une boîte manuelle à 4 rapports, la voiture peut atteindre une vitesse proche de 200 km/h, un chiffre très respectable pour l’époque. La conception artisanale limite cependant le volume de production et entraîne des coûts élevés. Les pièces sont souvent ajustées à la main, tandis que la carrosserie en alliage d’aluminium requiert une main-d’œuvre experte.

Lors de sa présentation officielle en 1955, la 507 séduit la presse qui salue la pureté de ses lignes et la musicalité de son V8. Mais le tarif se révèle prohibitif, surpassant celui des Mercedes 300 SL, pourtant déjà classée dans la catégorie des voitures inaccessibles au grand public. Face à cette situation, BMW ne parvient pas à maintenir l’enthousiasme initial. Malgré des tentatives de baisser les coûts, la 507 reste un coup de cœur rare et exclusif, synonyme de rêve européen chez les amateurs américains. En fin de compte, seule une poignée d’exemplaires est assemblée jusqu’en 1959, faisant de la 507 un trésor précieux des collectionneurs actuels.

BMW 507 luxe

Une Silhouette Parfaite et un V8 Mélodieux

La BMW 507 est souvent considérée comme l’une des plus belles voitures de son époque, rivalisant en élégance avec des icônes italiennes ou britanniques. Plusieurs éléments se détachent :

Carrosserie en aluminium
Von Goertz privilégie des courbes discrètes, ponctuées de détails raffinés comme les ouïes latérales, la calandre à deux haricots très marquée, et un arrière arrondi intégrant des feux horizontaux. La majorité des panneaux sont façonnés à la main, conférant à chaque exemplaire un caractère presque artisanal.

Roadster pur
Le toit est une simple capote en toile, parfois complétée par un hard-top amovible en option. L’habitacle biplace, au style minimaliste, s’agrémente toutefois de matériaux luxueux, tels que le cuir pour les sièges et le tableau de bord. La position de conduite est typique d’un roadster des années 1950 : jambes tendues, volant large, instrumentation claire.

Moteur V8 de 3,2 L
Baptisé M507/1 dans certaines versions, ce bloc en alliage d’aluminium développe autour de 150 chevaux (voire un peu plus pour les modèles tardifs). L’alimentation repose sur deux carburateurs Weber ou Solex, assurant un chant distinctif à mi- et haut régime. Associé à une boîte manuelle à 4 rapports, la 507 propose une vitesse de croisière confortable et des accélérations relançant aisément, dans la limite de la technologie de l’époque.

Châssis dérivé de la berline 502
On retrouve une structure en échelle, des suspensions à barres de torsion, et des freins à tambour sur les quatre roues. Bien que la voiture accuse un poids d’environ 1 300 kg, sa répartition respectable (moteur à l’avant, mais reculé) et ses roues de dimension moyenne lui confèrent un comportement plutôt sain. Cela reste un roadster de luxe, pas nécessairement une machine de course, mais la 507 sait enchanter par sa stabilité et sa douceur de conduite.

Chaque exemplaire reflète la volonté de BMW d’allier la maîtrise technique à la distinction visuelle. Cette harmonie plaît encore aux connaisseurs contemporains, qui voient en la 507 un chef-d’œuvre esthétique, capable de se mesurer sans rougir aux Aston Martin ou Maserati de la même époque.

Une Production Confidentielle et des Collectionneurs Conquis

Entre 1956 et 1959, la BMW 507 connaît une carrière brève, ponctuée d’épisodes financiers difficiles. Le coût unitaire de fabrication dépasse les prévisions, rendant le prix final exorbitant pour la clientèle. Les riches Américains susceptibles de l’acheter se tournent souvent vers des concurrentes moins chères (Corvette, Thunderbird) ou plus prestigieuses (Mercedes 300 SL). Malgré la beauté du modèle et le soutien de Max Hoffman, les ventes stagnent. Au total, la production s’élève à seulement 252 exemplaires (certains historiens indiquent 253 ou 254, en raison de variations de châssis).

Cette rareté alimente le mythe autour de la 507. Les célébrités qui s’en offrent une participent à l’aura du roadster. Parmi elles, la plus connue demeure Elvis Presley, qui achète une 507 durant son service militaire en Allemagne. L’anecdote veut qu’il repeigne la voiture en rouge pour masquer les inscriptions laissées par ses fans admiratrices. D’autres artistes ou personnalités européennes en font l’acquisition, appréciant la classe et l’exclusivité du véhicule.

Au fil des décennies suivantes, la 507 demeure une curiosité, longtemps sous-estimée par les amateurs de voitures anciennes. Les clubs BMW tentent de la faire connaître, et la cote grimpe lentement. À partir des années 1980, les collectionneurs internationaux découvrent davantage ses atouts : design intemporel, faible production, V8 noble. Les ventes aux enchères de 507 atteignent des niveaux très élevés, dépassant souvent le million d’euros, en particulier pour les exemplaires restaurés d’origine ou ceux ayant appartenu à des figures illustres. Les restaurations demandent un savoir-faire pointu, en raison de la carrosserie alu et de la rareté des pièces spécifiques.

Contrairement à d’autres icônes d’époque (comme la Mercedes 300 SL), la 507 n’a pas fait de carrière sportive significative. Elle reste essentiellement une GT de luxe, destinée au cruising et à l’élégance, même si quelques passionnés l’ont emmenée en rallye historique ou en concours d’élégance. Chaque apparition d’une 507 attire les regards et suscite des conversations, car elle mêle la finesse d’une sculpture roulante aux subtilités mécaniques qui témoignent de la rigueur allemande. C’est ce mélange de glamour et de rigueur qui fait aujourd’hui de la 507 l’une des BMW les plus désirables de tous les temps.

Une Voiture d’Exception Plébiscitée par Quelques Stars

Elvis Presley demeure le propriétaire le plus célèbre associé à la BMW 507, ayant fait la une des magazines de l’époque avec son roadster personnalisé. On raconte qu’il en serait tombé amoureux lors de son séjour en Allemagne, où la voiture lui avait été présentée par un concessionnaire local. Elle devient rapidement un objet de fascination, d’autant plus qu’Elvis, légende du rock, la conduit lors de sorties mondaines, multipliant les clichés photographiques.

D’autres figures ont pu se procurer une 507, souvent moins médiatisées. Quelques sportifs, des aristocrates européens ou des hommes d’affaires américains en quête d’exclusivité ont franchi le pas. On recense aussi quelques artistes ou designers attirés par la pureté du style. Même des pilotes de compétition, certes plus rares, ont apprécié la 507 pour ses qualités de GT, se distinguant lors de sorties sur de longs trajets.

Certaines rumeurs parlent de rencontres entre la 507 et des noms célèbres comme John Surtees (pilote anglais ayant couru en F1), ou d’essayeurs à la renommée plus confidentielle qui auraient exprimé leur admiration pour la délicatesse de la direction et l’équilibre du châssis. Quoi qu’il en soit, la 507 ne fut jamais produite en série suffisante pour conquérir un large public de vedettes hollywoodiennes, comme ce fut le cas de la Corvette ou de la Ford Mustang, plus abordables. C’est sans doute cette rareté qui renforce la fascination : chaque exemplaire a une histoire singulière, une trajectoire unique dans les garages de collectionneurs dispersés aux quatre coins du globe.

Un Rôle Discret dans les Médias

La BMW 507, en raison de sa faible production, n’a pas eu de carrière retentissante au cinéma ou à la télévision. Contrairement à d’autres modèles allemands ou italiens, plus diffusés, on la voit rarement à l’écran. On peut citer toutefois quelques apparitions anecdotiques dans des films ou séries des années 1960-1970, où elle est choisie comme signe de raffinement pour un personnage aisé.

Certaines séries télévisées allemandes ont pu inclure la 507 comme clin d’œil à l’héritage automobile national, la montrant dans le cadre d’événements, de ventes aux enchères ou de rassemblements de véhicules de collection. Dans des documentaires, le roadster apparaît comme l’un des fleurons de BMW, aux côtés d’icônes plus récentes (M1, E9 3.0 CSL, etc.). On y explique l’influence de la 507 sur l’évolution du style BMW, notamment l’inspiration indirecte sur des concepts ou sur la Z8 apparue bien plus tard.

Malgré cette discrétion, la 507 conserve un statut presque mystique dans l’imaginaire collectif : dès qu’un magazine spécialisé aborde les plus beaux roadsters de l’histoire, elle se retrouve invariablement classée parmi les premiers. Cette aura se nourrit aussi de la rareté et du charme daté de la carrosserie, au point qu’en la découvrant, certains novices la confondent avec une Ferrari ou une Maserati d’époque. La 507 devient alors un “secret” bien gardé, que seuls les amateurs éclairés reconnaissent à son double haricot de calandre et à ses jolies ouïes latérales.

Anecdotes et Histoires Inoubliables

La BMW 507 regorge de petites histoires qui participent à l’édification de son mythe :

1. La fameuse 507 d’Elvis Presley, repeinte plusieurs fois. Au départ, blanche, elle passe au rouge pour masquer les messages écrits à la craie par les fans. Retrouvée plus tard aux États-Unis, elle est restaurée en configuration d’origine, suscitant l’engouement aux ventes aux enchères.

2. Le prototype a failli adopter un moteur plus gros ou une carrosserie encore plus sportive, mais BMW, soucieuse de rentabilité, préfère un compromis “luxueux”. Certains ingénieurs voulaient concourir contre la 300 SL sur circuit, sans suite.

3. Les châssis de la 507 sont parfois numérotés de manière inconstante : on retrouve des incohérences dans les archives, alimentant les débats parmi les clubs de collectionneurs sur l’authenticité ou la date de fabrication d’un exemplaire particulier.

4. Après l’échec commercial, BMW frôle la banqueroute. La 507, au lieu d’être un succès, a coûté cher en développement. Pourtant, elle aura servi de vitrine et renforcé l’image “premium” de BMW, ce qui lui sera profitable dans les décennies suivantes.

5. Dans les années 1990, BMW rend hommage à la 507 via le concept-car Z07, qui préfigure la Z8. Cette dernière, produite de 2000 à 2003, revendique un style rappelant la 507, afin de renouveler la légende du roadster V8 d’exception.

Chacune de ces histoires révèle la 507 comme un modèle naviguant entre prestige, passion et paradoxes : trop chère pour son époque, inadaptée à l’échelle industrielle, mais un chef-d’œuvre dont la rareté en fait désormais une pièce phare chez les esthètes de l’automobile.

Tableau Récapitulatif : BMW 507 (1956-1959)

Ce tableau (responsive, bordure 1px) présente les spécifications principales de la BMW 507, ajoutant quelques nuances sur la production et les différentes variantes mineures.

Modèle Période Moteur Cylindrée Puissance (ch) Vitesse Maxi Production
BMW 507 Série I 1956-1957 V8 (M507/1) ~3168 cm³ 150-155 ch ~195 km/h Environ 34 ex. (approximatif)
BMW 507 Série II 1957-1959 V8 (améliorations) ~3168 cm³ jusqu’à 160 ch ~200 km/h Reste des 252 ex. totaux

Les chiffres exacts restent sujets à débat en raison de la nature artisanale de la production et des archives incomplètes. Certains exemplaires subissent des modifications ultérieures (carburateurs, échappements, etc.) et leur puissance peut varier.

FAQ : 20 Questions Fréquemment Posées sur la BMW 507

Ci-dessous figure une liste de 20 interrogations courantes sur la BMW 507, qui synthétise le plus souvent les éléments de curiosité concernant ce modèle légendaire.

Question Réponse
1. Quand la production de la 507 a-t-elle commencé ? En 1956, après sa présentation officielle l’année précédente.
2. Combien d’exemplaires ont été produits ? Environ 252 (certains évoquent 253 ou 254), rendant la 507 très rare.
3. Qui a dessiné la 507 ? Albrecht von Goertz, collaborateur ayant déjà travaillé pour des designers renommés.
4. Quel type de moteur équipe la BMW 507 ? Un V8 en alliage léger, autour de 3,2 L, développant 150 à 160 chevaux.
5. Pourquoi la 507 est-elle si chère ? Son coût de production artisanal, sa carrosserie alu et sa faible diffusion ont fait grimper le prix de vente, la rendant inaccessible pour beaucoup.
6. Quelles performances peut-on attendre ? Une vitesse maxi aux alentours de 200 km/h et un 0-100 km/h proche de 9-10 s, fort respectable pour son époque.
7. Elvis Presley en a-t-il vraiment possédé une ? Oui, il a même possédé deux 507, dont l’une repeinte en rouge pour effacer les messages d’admiratrices.
8. Pourquoi la 507 n’a-t-elle pas eu de carrière sportive notable ? Elle n’était pas conçue pour la compétition, ses performances restaient axées sur le grand tourisme, et BMW manquait de budget pour l’engager en course.
9. Quelle est la différence entre Série I et Série II ? La Série II apporte de légères améliorations moteur et châssis, une puissance un peu plus élevée. Mais les évolutions sont subtiles car la production reste artisanale.
10. Que vaut une 507 aujourd’hui sur le marché ? La plupart des ventes dépassent le million d’euros, notamment pour des exemplaires restaurés d’origine. Certains records vont au-delà.
11. Comment expliquer sa rareté ? La production courte (1956-1959), son prix trop élevé et l’échec commercial ont limité les volumes, créant la rareté actuelle.
12. Quels sont les clubs ou associations qui préservent la 507 ? Plusieurs clubs BMW internationaux, ainsi que des groupements dédiés spécifiquement aux modèles de collection, recensent et préservent la 507.
13. Le châssis est-il identique à celui de la 503 ? En partie, oui, la 503 et la 507 partagent une base technique proche (frame en acier, moteur V8 similaire), mais la carrosserie et le positionnement diffèrent.
14. Y a-t-il eu des prototypes plus sportifs ? BMW a envisagé des déclinaisons plus puissantes, voire des versions course, mais cela n’a pas abouti, faute de moyens financiers et d’intérêt de la direction.
15. La 507 a-t-elle influencé d’autres BMW ? Oui, notamment la Z8 (produite de 2000 à 2003), qui s’inspire fortement du design et de la philosophie de la 507.
16. Dans quels coloris était-elle disponible ? Les coloris variaient selon les demandes, car de nombreuses 507 étaient faites à la commande. On trouve beaucoup de blanc, rouge, argent, noir.
17. Quel est le poids moyen d’une 507 ? Entre 1 250 et 1 300 kg, grâce à la carrosserie alu et au châssis tubulaire.
18. Quel était le prix neuf à l’époque ? Aux alentours de 9000 à 11 000 dollars sur le marché américain, ce qui dépassait souvent celui d’une Mercedes 300 SL, déjà très onéreuse.
19. La direction assistée existait-elle ? Non, la 507 dispose d’une direction manuelle, ce qui, combiné au V8, exige de la force lors des manœuvres à basse vitesse.
20. Pourquoi la 507 est-elle si légendaire ? Parce qu’elle symbolise la tentative audacieuse de BMW de créer un roadster de prestige, associant rareté, beauté intemporelle, mécaniques nobles et possession par des personnalités marquantes.

Un Roadster Précieux Qui Fait Rêver les Passionnés

La BMW 507 s’érige en véritable légende de l’automobile, malgré son parcours chaotique en termes de rentabilité et de diffusion. Son design, souvent qualifié de parfait, renvoie à l’âge d’or des sportives des années 1950, quand la quête d’esthétisme primait sur toute autre considération. Chaque détail de sa carrosserie, du double haricot avant aux ouïes latérales en passant par les galbes de l’arrière, respire l’harmonie. Ajoutons à cela la noblesse d’un moteur V8 en alliage léger, la possibilité de cruiser cheveux au vent avec une souplesse étonnante, et l’on comprend pourquoi tant de collectionneurs la placent au sommet de leurs désirs.

Derrière ce rêve incarné, on retrouve aussi l’histoire d’une marque en pleine mutation, cherchant à redorer son image en s’attaquant à un segment élitiste. La 507 reste l’illustration d’un risque assumé par BMW, au détriment de sa santé financière immédiate. La production extrêmement faible a d’ailleurs laissé un goût doux-amer : la voiture a acquis un statut iconique, mais n’a pas pu remplir son objectif de conquête commerciale. Les clients fortunés de l’époque se tournaient souvent vers d’autres modèles réputés, laissant la 507 en marge. Pourtant, c’est précisément ce statut d’outsider, trop chère pour son temps, qui a forgé sa mystique actuelle : la 507 se présente comme un trésor presque caché, réservé à quelques initiés.

Plusieurs exemplaires ont connu des sorts variés, certains étant remisés dans des granges pendant des décennies, d’autres ayant parcouru le monde, transportés par des propriétaires successifs qui cherchaient à préserver la magie de ce roadster singulier. Aujourd’hui, quand l’un de ces joyaux se retrouve sur le marché, les enchères s’enflamment, reflétant l’importance historique et l’attrait esthétique de la 507. Les musées automobiles les plus prestigieux se disputent l’acquisition d’un exemplaire, tandis que les événements comme le Concours d’Élégance de Pebble Beach en font volontiers une pièce maîtresse de leurs plateaux.

La 507 témoigne aussi de la capacité de BMW à innover et à transcender les échecs initiaux pour asseoir sa réputation. Même si elle est restée confidentielle, sa trace se retrouve dans certains éléments de design BMW ultérieurs, et la Z8 est souvent considérée comme une réinterprétation moderne de ce mythe. La postérité lui a offert un destin inattendu : d’échec commercial à perle rare incontournable. Au-delà des chiffres de production ou de performances, la 507 reste l’incarnation d’un certain romantisme automobile, d’une époque où la voiture se vivait comme un art, où la mécanique épousait la sculpture, et où l’on pouvait penser qu’un chef-d’œuvre méritait d’exister, même à un coût colossal. On peut dire qu’elle a gagné son pari, celui de rayonner bien après la fin de sa production, dans le cœur des passionnés et dans les rêves de tous ceux qui aperçoivent cette silhouette intemporelle.

Par Antonio Sanchez, pour Cravate Avenue

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