La grande histoire de la mode et du mariage
Union suprême, principe fondamental de vie depuis des lustres, mais aussi plus vieille institution sociale, le mariage a ses codes, ses coutumes. D ‘un bout à l’autre de cette terre, là où il est ancré, il donne lieu à des moments uniques de fête et de partage. On célèbre l’amour et le don de soi à travers des rites ancestraux, on donne le meilleur de soi-même et l’on montre le meilleur de soi-même. Le mariage est l’instant-apogée, le début de l’histoire ou son prolongement logique, il fait partie de ces plus beaux jours d’une existence que l’on compte sur les doigts d’une seule main. Malgré tout, il change et particulièrement ces derniers temps. Ses millénaires d’existence ne l’ont pas enterré dans une monotonie ennuyeuse et pourquoi pas réactionnaire. Chaque période de l’histoire lui a donné de nouvelles particularités, essentiellement sur nos terres occidentales. Entre les religions et leurs dissidences, les évolutions politiques et sociales, les changements d’air, d ‘idées, le mariage a toujours collé aux tendances et en a même créé.
Avant même de pouvoir symboliser un accomplissement sentimental, le mariage fut d’abord, en occident et dans les pays méditerranéens, cette protection juridique pour les enfants appelés à naître de l’union de deux êtres et garantir leur droit à hériter. Un vrai contrat énonçant des obligations réciproques et nécessaires aux fondements d’une coexistence harmonieuse, d’un foyer familial heureux et dans l’insignifiance totale d’une quelconque entente émotionnelle. Pas vraiment de considérations festives en ce temps-là, plutôt une formalité qu’autre chose.
Les romains de notre ère furent les premiers à concevoir le mariage de façon beaucoup plus moderne, en ne demandant pas l’accord parental des fiancés et en les considérant sur un pied de franche égalité. En sont même restées deux choses dans la mémoire collective : la fameuse phrase échangée au moment de la cérémonie « Ubi tu Gaius, ego Gaia » où tu es toi Gaius, je suis moi Gaia (et vice-versa), et le mot conjoint, venant de conjugium qui signifiait que les nouveaux époux portaient ensemble le même joug. En matière de style, ce sont les prémices de nos traditions actuelles qui se dessinent : l’épouse était vêtue d’une longue tunique blanche serrée à la taille d’une ceinture de laine, d’un voile de couleur orangée (flammeum) puis d’une couronne de fleurs d’oranger (signe de virginité), des sandales de la même couleur que le flammeum, des bijoux en or et parfois un châle. Beaucoup de ressemblances avec nos préceptes actuels. Le marié portait une tunique précieuse mais sans couleur établie. Enluminure
A la période gauloise, les femmes sont maîtresses en leurs demeures, partent parfois même en guerre et leurs attributions et droits dépendent aussi de leurs biens matériels. Le jour J elles revêtissent une longue robe de lin ou de chanvre, colorée de préférence et des bijoux de bronze.
Au moyen-âge, l’église médiévale devient la seule référence en matière de rites sociaux et elle s’attache à demeurer dans la tradition romaine. L’égalité dans le couple, le devoir de solidarité et d’affection restent des valeurs piliers, tout comme la monogamie, la répudiation ou la consanguinité sont durement réprimés. Ce n’est qu’en 1215 que le mariage devient un sacrement religieux et devient indissoluble, sauf justement pour cause de consanguinité. Grande souplesse aussi dans le principe, puisque les parents des époux n’ont pas leur mot à dire dans le processus d’union et que cela provoque non seulement un phénomène d’accroissement des mariages d’inclination mais aussi une émancipation juridique des femmes qui n’arrange pas les affaires des grandes familles, souhaitant étendre ou préserver leurs privilèges par des unions de raison. Les époux se parent de leurs plus belles tenues le jour de la célébration, mais aucune n’est confectionnée pour l’occasion et les codes couleurs sont inexistants pour les hommes mais plutôt rouges pour les femmes, la garance étant la teinture la plus résistante de l’époque. Les femmes portent un diadème de tissu ou une coiffe pointue avec un léger voile. Dans les classes moyennes ou paysannes, les femmes ou très jeunes filles (dès 12 ans) et leurs futurs époux, portent habituellement leurs tenues d’église.
Le problème des mariages d’amour sera réglé à la fin de la Renaissance avec le retour de l’accord parental obligatoire et la relégation de l’épouse à un statut de femme soumise à son père puis à son mari. Les costumes de mariés sont marqués par les modes de l’époque. La traîne du moyen-âge a disparu, les tenues sont en étoffes lourdes et précieuses, recouvertes de brocarts, rebrodées de fils d’or ou d’argent. Les femmes élégantes portent la fraise et une résille avec des perles dans les cheveux et, celles du peuple une coiffe. Le marié est aussi « fraisé », lourdement engoncé dans ces mêmes tissus travaillés, manches énormes, capes…l’heure n’est pas à la sobriété, à part évidemment pour les paysans ou petits bourgeois se mariant souvent avec leurs vêtements quotidiens.
Les années « Versailles » ou ancien-régime, sont le témoin de nombreux mariages arrangés, mais tout de même prétextes à l’entrée à la cour du Roi de nombreuses jeunes femmes. On fait donc de grands frais en toilettes. On porte robes longues, dentelles, tissus vaporeux et parfois, pour rappeler la royauté, on porte ce jour-là une longue cape recouvrant les épaules. L’homme porte un habit taillé pour la circonstance, aux goûts de l’époque : cape courte, redingote, collants, souliers à boucles, lavallière. Comme on peut le voir sur cette esquisse d’un mariage à la cour en 1697.
(Robe de mariée et Marié sous la monarchie absolue)
Les mœurs de l’Empire sont complexes et variés. C’est une période de mariages arrangés, on le verra dans l’entourage même de Napoléon qui se servira de cette belle opportunité pour étendre son pouvoir et son empire. La robe de l’époque, que l’on nommera donc « robe empire » et qui est toujours un basique des robes de mariée actuelles, est évidemment le grand classique de la période. Très gracieuse et fluide, taille haute, sans corset, elle est d’une grande facilité d’usage et c’est souvent en blanc qu’elle est déclinée pour les cérémonies, en hommage certainement à la période romaine, très inspirante et vivante dans l’esprit napoléonien. Beaucoup de broderies, de bijoux, diadèmes assortissent cette tenue et pour les hommes, la tenue de cérémonie, souvent militaire fait office de costume de mariage sans manquer à l’élégance convenue.
(Mariage de Napoléon 1er)
Dans le courant du XIXème siècle, le mariage est toujours très populaire, il a bénéficié des réformes du code civil de 1804 mais après une longue progression jusqu’en 1875, il finit par devenir moins systématique. Les guerres, épidémies ou la conjoncture économique ne lui sont pas favorables et l’union civile précède désormais la cérémonie religieuse, la remplace même parfois. Seule la bourgeoisie reste fidèle au principe et continue d’y voir un moyen imparable de sauvegarder ses acquis ;
mariage victorien
La reine Victoria ayant elle-aussi remis le blanc à l’honneur pour sa robe de mariage, la mode suit le mouvement, mais dans les années 1850/60, certaines couleurs aussi bien vives que pâles peuvent aussi se porter, comme le vert symbole de fécondité. Les femmes plus âgées peuvent porter du noir ou du brun sur leurs crinolines, ce qui est les identifie rapidement. Retour de la couronne de fleurs d’oranger antique, mais aussi de magnifiques capelines et de châles flamboyants. La robe était souvent réutilisée, à part dans les familles riches.
Les hommes sont en ensembles noirs, bleus ou bordeaux : une redingote ou une veste queue de pie assortie au gilet sur chemise blanche ou de couleur claire. On met encore le jabot à l’honneur ou un foulard. La mariée choisit la tenue de son époux pour l’assortir à ses atours et il porte toujours une boutonnière fleurie en accord avec le bouquet nuptial. Les gants lui sont aussi indispensables à cette époque. Blancs mais parfois rebrodés de noir. Dernier accessoire indispensable : le haut de forme noir, et pour les perfectionniste, la canne.
mariage 1900
A la fin du XIX ème et au début du XXème, les tenues de bal laissent place à des formes plus droites, les décolletés profonds disparaissent pour de très hauts plastrons. Les femmes sont vêtus de blanc du haut du cou à la pointe des pieds et même plus, puisque les traînes réapparaissent. Les manches sont longues, et l’on porte voile et gant sur une petite coiffe. Dans les milieux modestes, ce sont les costumes régionaux qui font office de vêtements de mariage. Le marié arbore toujours le costume trois pièces queue de pie ou simple et les mêmes accessoires. Le nœud papillon noir ou blanc devenant de plus en plus fréquent.
Après la grande guerre, les robes de mariées raccourcissent, les tailles descendent. On voit désormais bien les souliers et les bas blancs qui vont de paire. Avec le début de l’émancipation féminine, arrive aussi la fin des corsets et bustiers, les coupes sont droites et assez amples. On porte ses gants à la main et on le voile est très conséquent, porté sur un diadème ou une couronne de fleurs.
Les époux restent sur des basiques chics : costumes noirs, chemises blanches et nœuds papillons noirs ou blancs à nouveau.
Mariée et Marié en 1940
Dans les années 40, période d’occupation et d’après-guerre, il n’est pas simple de se procurer les tissus et matériaux nécessaires à la fabrication de belles tenues. On recycle donc le tailleur, devenu pièce-maîtresse de la garde-robe féminine et l’on porte le voile court sur d’emblématiques couronnes de fleurs. Les hommes portent également leurs costumes habituels, et arborent boutonnières fleuries et cravates. Dans les familles plus aisées, les femmes commencent à reporter de jolies robes à la fin de la décennie, s’inspirant du fameux style New Look de Christian Dior.
Mariage 1950
Les années 50 sont le symbole du chic rétro mais aussi le théâtre de trois mariages iconiques : celui d’Elizabeth II d’Angleterre, de Grace Kelly et de Jackie Kennedy. Trois princesses médiatiques et trois versions différentes du renouveau de la robe volumineuse et fantasmagorique. Les hommes (quand ils ne sont pas princes et portent donc leurs habits de gala) portent la queue de pie gris foncé ou noir, la chemise et la cravate blanche ou gris pâle, et souvent une boutonnière et des boutons de manchettes.
Les mariés de 1980
Toujours dans le giron des contes de fées, le mariage de Lady Diana et du Prince Charles en 1981 est une des plus belles illustrations du retour de la robe « meringue », mais aussi de sa courte apothéose dans les années 80. Manches ballons oversize, taffetas, perles, sequins, traîne à la limite du ridicule, le too much est dans ces années-là, une véritable religion. Le costume masculin connaît lui les belles heures des cravates improbables, des vestes trop épaulées et des chaussures blanches…une véritable course au « bof » fashion, mais l’étape ultime vers le renouveau zen des années 2000…
Depuis le début de ce siècle, le mariage a connu pas mal de changements, entre l ‘apparition du PACS, les mariages beaucoup plus tardifs (vers 31 en moyenne pour les femmes) et désormais, le mariage gay, la mode nuptiale n’a pas fait dans la dentelle, ou plutôt si, car on peut constater la prédominance des tenues simplissimes, plus confort que « princesse » et sans fioritures. On se marie un peu moins à l’église, on limite les frais aussi. Le fait est que tous les styles se mélangent un peu. De la robe d’époque à la sobriété des années 20, du tailleur blanc au retour sixties, les créateurs peuvent s’inspirer de tout, y compris du plus incongru. Seuls incontournables : le costume d’homme et même la queue de pie pour les plus fervents des traditions nuptiales. Depuis, il existe de nombreux styles de mariages.
Dans la lignée des ces millénaires d’unions fashion et comme vous aurez pu le constater plus haut, le mariage est un événement aux codes vestimentaires extrêmement précis.
Peut-être même le plus précis et le plus symptomatique des modes de son temps, reflet parfait des contextes sociaux, économiques et même culturels de son époque.
Au firmament des priorités nuptiales, subsiste toujours la robe de mariée et son cortège ( !) de rites et d’incontournables, mais la tenue masculine, même si moins sensible aux changements de temps et de mœurs, assume son rôle de faire-valoir, non seulement de la beauté de la mariée, mais aussi des qualités de sérieux, de responsabilité et en quelque sorte de crédibilité en tant que nouveau chef de famille de l’époux.
Finie donc l’époque où l’on se contentait parfois de porter son plus beau costume ce jour-là, aujourd’hui on peut briller le Jour J avec du prêt-à-porter comme avec de la demi-mesure ou de la grande-mesure, à tous les prix ou presque, et en piochant dans de nombreuses enseignes.
Pour bien commencer la quête du costume idéal, il faut absolument s’inspirer du style du mariage et donc de la robe de la mariée. Urbain, classique, champêtre ou épuré, il sera un fil conducteur et évitera les fausses notes. Pour ne pas trop dévoiler l’esprit de la robe, la future épouse peut participer aux essayages et prendre part aux choix des matières, couleurs ou accessoires.
Comme pour la mariée et peut-être même plus encore, un costume de marié « réussi » est un ensemble d’éléments en harmonie totale et décrivant une silhouette sans fausse note. Il y va donc de la combinaison choisie (redingote, smoking, trois pièces ou costume classique) mais également des tissus et des accessoires. Au niveau des étoffes, on peut à peut près tout tenter sauf les matières à connotations trop saisonnières (type lin) ou professionnelle, comme les rayures, que ce soit sur les chemises, vestes ou même cravates.
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Le modèle vestimentaire que vous choisirez doit absolument mettre votre physique en valeur : évitez donc les queues de pie si vous n’êtes pas très grand ou les trois pièces si vous avez un peu d’embonpoint.
Dans le top des styles actuels zéro risque :
Le look costume trois-pièces sombre (noir ou gris foncé) en satin de laine assorti d’une chemise blanche, d’une cravate étroite, unie et pourquoi pas de couleur un peu trash pour égayer l’ensemble. On pense évidemment aux boutons de manchettes, ceintures et autres pochettes, toujours dans la sobriété et l’élégance.
(mariage champêtre The men times)
Le look champêtre un brin décalé, mais plutôt gentleman farmer que « l’amour est dans le pré », avec du tweed à carreaux, un nœud papillon ou une lavallière et pourquoi pas quelques touches de tissu Liberty en « final touch ».
Le look un brin rock, costume croisé inspiration rétro et cravate sixties à motifs sur chemise blanche. Pantalon étroit et bien sûr beaucoup d’humour, un cocktail déjanté-chic qui fera l’affaire et l’élégance du moment.
Le look néo-romantique loufoque , inspiration Beigbeder, avec un costume velours et un nœud-papillon, star incontesté du moment.
Le look classique efficace, en costume 3 pièces clair, chemise blanche et cravate, gilet et pochette des les mêmes tons. Un intemporel sans égal.
(Boutons de manchettes et chaussures et chaussettes)
Lisez notre reportage photo sur le marié en rose.
L’accessoirisation peut être l’élément clin d’œil de ce grand jour. On ose les chaussettes de couleurs, le nœud-pap donc, l’ascot ou la lavallière, les boutons de manchettes collector (chics), les chaussures à patines exceptionnelles ou la montre vintage. On les assortit aux couleurs de la mariée pour une vraie connivence mode et on peut même faire broder les deux initiales sur le revers du col ou de la manche.
Petits conseils pour bien choisir son nœud-papillon pour le D-Day :
Pour donner le ton, on ose ce que l’on n’oserait pas en temps normal, on emmène le costume classique vers de nouvelles aventures. Encore une histoire de style, chaque « nœud-pap » raconte une histoire.
Pour les amoureux du look dandy, la petite forme classique est parfaite.
Pour les nostalgiques, le nœud à nouer et ses courbes aléatoires est le plus adapté.
Le nœud à pointe se porte bien sur une allure champêtre.
On aime bien l’idée d’assortir totalement ceux des témoins ou de les jouer en camaïeux pour une ambiance bonne camaraderie.
Comme nous le voyions précédemment, le mariage a ouvert son champ des possibles et les mariages gay apportent aussi leurs lots de problématiques mode.
Pour terminer ce sujet, voici donc quelques pistes pour accorder les tenues des messieurs lors de ce grand jour, sans jouer les simples doublons !
Pour être franche, si un couple décide d’harmoniser totalement ses costumes, mieux vaut tabler sur du sur-mesure, étant donné les différences morphologiques. Il peut alors choisir une même matière, et une même silhouette sans risquer l’effet « Laurel & Hardy ».
Si, à l’inverse, chacun veut préserver sa personnalité et faire selon ses propres aspirations, attention à l’assortiment des couleurs. On opte pour des tons contrastés mais surtout pas opposés. Un marine, un beige, des gris se marient sans soucis dans plusieurs nuances.
Pour rester dans le thème de l’union, coordonner les cravates ou les nœuds papillons peut-être une idée, certains ont même trouvé la fashion touche imparable : assortir leurs doublures de costumes : la subtilité incarnée.
L’accord des accessoires est simple et de bon goût, des détails infimes qui font toujours la différence mais sans froisser la silhouette.
Reste la question essentielle : doit-on choisir ses costumes ensemble ?
On oublie les règles du mariage traditionnel si l’on veut vraiment être raccords. On essaie ensemble, on prend le temps de choisir à deux. Pour les plus attachés aux rites nuptiaux, on n’hésite pas à parler du style désiré et on se confie au moins quelques détails fondamentaux comme les codes chromatiques.
En résumé, quelle belle épopée que le mariage, quelle belle occasion de se montrer au meilleur de soi-même et de prendre soin de son allure ! De tous temps, cette acte consacré ou païen selon les époques et les pays, fut prétexte à toutes les célébrations : celles de l’amour, de la vie à deux, d’une certaine innocence, de la jeunesse ou des prémices d’une histoire, celle d’une future famille, de la joie de vivre.
Une fête que l’on veut toujours élégante et particulière, qui nous ressemble et qui rassemble autour de nous. Le mariage est cette « éducation mutuelle et infinie » (H. F. Amiel) qui débute un jour parés de nos plus beaux atours et de nos plus belles pensées.
Marie Masuyer
Reporter Mode pour Cravate Avenue.
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