DeLorean DMC-12 : Le Retour Vers un Futur Mémorable
L'histoire de l'automobile est jalonnée de modèles devenus cultes pour diverses raisons : des innovations mécaniques révolutionnaires, un design en avance sur son temps, une apparition marquante au cinéma, ou encore l'aura d'une marque d'exception. Dans cette vaste galerie de voitures d’anthologie, la DeLorean DMC-12 occupe une place à part. Rien qu'à l'évocation de son nom, on pense immédiatement à sa carrosserie en acier inoxydable et à ses portes papillon, ainsi qu'à sa présence emblématique dans la trilogie *Retour vers le futur*. Pourtant, cette GT au look si particulier possède bien plus qu'un simple bagage cinématographique : sa genèse, sa technique et son destin entrepreneurial dessinent un parcours hors du commun qui en font aujourd'hui l'un des véhicules de collection les plus convoités de son époque.
Conçue au tout début des années 1980 sous l'impulsion de John Zachary DeLorean, la DMC-12 se veut la concrétisation d'un rêve : proposer un coupé sportif, à la fois abordable et ultra-moderne, susceptible de rivaliser avec les références du moment (Porsche, Ferrari, etc.). Pour y parvenir, DeLorean s’entoure de pointures de l’automobile, dont Colin Chapman de Lotus et Giorgetto Giugiaro (Italdesign) pour la ligne. Sur le papier, tous les ingrédients semblent réunis : un châssis inspiré de la course, une carrosserie inoxydable reflétant l’audace, un moteur placé en position centrale-arrière, et surtout un design immédiatement reconnaissable.
Pourtant, comme beaucoup de projets ambitieux, la DMC-12 va se heurter à des réalités complexes : retards de production, coûts supérieurs aux prévisions, contexte économique peu favorable, et tourbillons médiatiques autour de John DeLorean lui-même. Malgré une carrière commerciale éphémère (1981-1983), la DMC-12 n'a cessé de nourrir la fascination des amateurs : sa silhouette futuriste, ses portes papillon (parfois dites "gull-wing"), son unique peinture en acier brut (car il n'y a en fait pas de peinture, la carrosserie étant en acier inox), et bien sûr le rôle majeur qu'elle tient dans la culture pop grâce à la saga *Back to the Future*.
Au fil des décennies, la DeLorean est devenue un objet de collection fétiche, un véritable “graal” pour ceux qui veulent la restaurer dans ses moindres détails, ou la customiser pour la transformer en “machine à voyager dans le temps”. Certains clubs et associations se sont formés aux quatre coins du globe, réunissant les propriétaires fiers de faire perdurer la légende. Comment la DeLorean est-elle née ? Quelles innovations techniques a-t-elle réellement apportées ? Pourquoi est-elle si rare ? Qu’en est-il du réseau d’entretien et des pièces détachées ? Dans les sections qui suivent, nous plongerons dans la genèse de ce coupé inoxydable, son développement, son contexte historique, sa technique, ses apparitions médiatiques, et la solide communauté qui entretient la flamme d'un modèle plus vivant que jamais.

John Z. DeLorean : L’Épopée d’un Visionnaire
Avant de détailler la genèse de la DeLorean Motor Company, impossible de passer outre la personnalité fascinante de son fondateur : John Zachary DeLorean. Né en 1925, ingénieur talentueux et homme d’affaires ambitieux, il se fait remarquer chez General Motors où il grimpe les échelons, devenant l’un des plus jeunes vice-présidents de la division Pontiac. C’est durant ces années qu’il se forge une réputation de “rebelle” du milieu automobile, toujours prêt à bousculer les conventions. Son rôle clé dans la conception de la Pontiac GTO (considérée comme l’une des premières muscle cars) et de la Firebird le propulse sur le devant de la scène.
À la fin des années 1970, las des contraintes imposées par les grands constructeurs, DeLorean rêve de créer sa propre entreprise automobile. Il ambitionne de produire un véhicule à la fois écologique (selon les standards de l’époque), innovant et abordable, tout en étant fabriqué à partir de méthodes de production rationalisées. C’est ainsi que naît la DeLorean Motor Company (DMC) en 1975, avec l’idée de lancer sur le marché un coupé sportif inédit : la fameuse DMC-12.
Au plan financier, John DeLorean parvient à trouver des fonds privés, mais aussi des subventions du gouvernement britannique pour implanter une usine en Irlande du Nord, plus précisément à Dunmurry, près de Belfast. Cette implantation vise à relancer l’activité économique dans une région alors marquée par les troubles (The Troubles). L’État britannique espère qu’un tel projet permettra de créer des emplois et de redorer l’image industrielle locale.
Sur le plan technique, DeLorean s’entoure de grands noms : Giorgetto Giugiaro, le célèbre designer italien (Italdesign), pour le style, et Colin Chapman (fondateur de Lotus) pour la mise au point du châssis et de la suspension. L’objectif : créer un véhicule au look hors du commun, fabriqué en acier inoxydable, et doté d’une structure légère inspirée du concept Lotus. Mais entre l’ambition et la réalité, la route est semée d’embûches : retards, problèmes de fiabilité, coûts qui explosent. Malgré tout, la DMC-12 voit bel et bien le jour en 1981. John DeLorean mise gros sur le succès de sa création ; hélas, la conjoncture économique défavorable et divers scandales autour de sa personne précipiteront la chute. Quoi qu’il en soit, le personnage DeLorean reste aujourd’hui emblématique d’une époque : celle où un homme seul pouvait encore rêver d’ébranler l’hégémonie des grands constructeurs américains.

De l’Idée à la Production : Le Coupé en Acier Inox
L’élaboration de la DMC-12 commence dans un brouhaha d’idées novatrices et de contraintes financières. Au départ, John DeLorean souhaite réaliser un véhicule propre, léger et peu gourmand, dans la lignée des préoccupations post-choc pétrolier (1973). Il mise donc sur un moteur « modeste » en cylindrée, tout en aspirant à offrir des performances suffisantes pour rivaliser avec les sportives du marché.
Le design, confié à Giorgetto Giugiaro, dessine les grandes lignes : un coupé 2 places (avec un strapontin virtuel à l’arrière pour des bagages supplémentaires), bas et effilé, au capot plongeant et à l’arrière abrupt. Giugiaro propose aussi l’idée d’une carrosserie en acier inoxydable brossé, un matériau peu usité dans l’automobile (mis à part certains bus et wagons). L’absence de peinture donne à la DMC-12 cette finition grise si reconnaissable, tout en évitant l’oxydation. Cependant, cela impose une grande rigueur dans l’usinage, car toute imperfection dans le métal est visible. De plus, l’acier inox pèse plus lourd que l’acier classique, contredisant partiellement l’objectif initial de légèreté.
Quant aux portes “gull-wing” (papillon), elles s’inspirent de la Mercedes 300 SL, mais aussi de la volonté de DeLorean de se démarquer sur un plan esthétique. Outre l’effet “wahou”, ces portes permettent un accès relativement aisé au petit habitacle, malgré la hauteur réduite du coupé. L’usage de vérins à gaz et de charnières complexes pose cependant des problèmes de fiabilité et d’ajustement à la chaîne de production, rallongeant les délais.
Initialement, DeLorean espérait un moteur rotatif (Wankel) ou un moteur plus petit. Finalement, les ingénieurs optent pour le PRV (Peugeot-Renault-Volvo) 2,85 L V6, installé en position centrale arrière. Ce bloc, produisant de l’ordre de 130 à 150 ch (selon les versions et normes antipollution), n’offre pas la fougue attendue. Mais il demeure un choix plausible pour maintenir les coûts (moteur déjà existant, fiabilité correcte). La structure du châssis, conçue avec l’aide de Lotus, repose sur un “double Y” en résine renforcée et acier, supportant les panneaux de carrosserie en inox. Le tout aboutit à un ensemble techniquement original, mais complexe à assembler pour une usine débutante et peu formée aux normes du luxe automobile.
En 1981, la DeLorean DMC-12 sort enfin de l’usine de Dunmurry. Les premiers exemplaires affichent parfois une qualité de finition inégale, des ajustements de panneaux difficiles, des soucis de fiabilité électrique. Néanmoins, l’esthétique novatrice, la marque DeLorean et la curiosité du public permettent des ventes initiales décentes. Malheureusement, les nuages s’amoncellent rapidement : les retards de production, la trésorerie entamée, la concurrence agressive des voitures japonaises et la flambée des taux d’intérêt rendent le projet rapidement insoutenable. DMC n’a que quelques mois pour prouver la viabilité du modèle. John DeLorean, pressé par ses créanciers, tentera le tout pour le tout… aboutissant à un scandale qui le ruinera publiquement, précipitant la fin de l’aventure en 1983.

Lignes Futuristes et Carrosserie Inox : Un Parti Pris Radical
Le point focal de la DeLorean DMC-12 demeure incontestablement sa carrosserie en acier inoxydable. Rarement utilisée pour la carrosserie automobile (si ce n’est sur certains prototypes expérimentaux), cette matière présente l’avantage de ne pas rouiller et de ne pas nécessiter de peinture. À première vue, la coque brute confère un aspect “space-age” ou industriel, très en vogue dans les années 1980. Mais cette originalité a un coût : les panneaux en inox ne tolèrent aucun choc ni bosse, car les retouches sont quasi impossibles. Toute rayure profonde ou déformation implique le remplacement complet du panneau, augmentant les frais d’entretien.
Sur le plan aérodynamique, le coupé se montre relativement efficace (Cx avoisinant 0,34), aidé par son profil en coin et ses phares rectangulaires intégrés à une face avant basse. Les boucliers en plastique (avant et arrière) tranchent avec l’inox, peints en gris ou noir selon les séries, ce qui contribue à l’esthétique globale. La hauteur du toit, à peine plus d’un mètre, exigeait des portes gull-wing pour un accès convenable. Ces portes, s’ouvrant vers le haut, nécessitent un dégagement latéral moindre qu’une porte classique, ce qui constitue un avantage en stationnement.
À l’intérieur, la DMC-12 adopte une planche de bord orientée vers le conducteur, recouverte de vinyle ou cuir synthétique selon les options, avec des compteurs ronds ou rectangulaires (selon la version US ou européenne). On y trouve deux sièges baquets, un court couloir central abritant le levier de vitesses (manuel 5 rapports ou automatique 3 rapports). L’équipement comprend la climatisation, la direction assistée (non de série sur toutes), les vitres électriques, et parfois un autoradio cassette. L’espace est correct pour deux adultes, mais le coffre avant (sous le capot) demeure limité et héberge parfois la roue de secours.
Sur le plan châssis, la DeLorean allie une ossature en résine/acier à une suspension à double triangulation à l’avant et un train arrière multibras, le tout hérité des concepts Lotus (notamment la Lotus Esprit). Cela se traduit par une tenue de route relativement saine, quoique perfectible, en raison d’une répartition des masses délicate (moteur en porte-à-faux arrière). DMC effectuera quelques ajustements (hauteur de caisse, ressorts) pour les versions destinées au marché américain, soumises à des normes de hauteur de pare-chocs, ce qui altère parfois l’esthétique initiale. Les gros pneus arrière (235/60 VR15) contrastent avec des gommes plus fines à l’avant, témoignage du désir de maîtriser le sous-virage.
En résumé, la DMC-12 propose un package design ultra-moderne pour 1981 : carrosserie inox, portes papillon, cockpit futuriste. Elle n’est certes pas la première à proposer des “gull-wing” (la Mercedes 300 SL ou la Bricklin SV-1 l’ont précédée), mais elle ancre solidement cette silhouette dans l’imaginaire collectif, à tel point qu’encore aujourd’hui, on ne saurait la confondre avec aucune autre voiture.

Le PRV V6 : Atouts et Limites d’un Cœur Franco-Suédois
Malgré l’image “sportive” que John DeLorean souhaitait donner à la DMC-12, c’est un moteur V6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo) qui anime la bête. Issu d’un consortium formé dans les années 1970 pour développer un bloc V6 commun, ce moteur, d’une cylindrée de 2 849 cm³, délivre autour de 130-140 ch en version US (avec catalyseur et normes antipollution), et environ 150-160 ch en version européenne. Un chiffre modeste comparé à l’aura de la voiture, mais en accord avec les préoccupations de consommation et d’homologation.
Les performances s’avèrent correctes, sans être renversantes : le 0 à 100 km/h se boucle entre 8,5 et 9 secondes (version européenne), et la vitesse maxi culmine autour de 200-210 km/h. Sur le marché américain, déjà saturé de muscle cars plus puissants, ce positionnement place la DMC-12 plutôt dans la catégorie des GT ludiques et exotiques, qu’on achète pour le style plus que pour la performance pure. Le couple de 235 N·m suffit toutefois à offrir des reprises convenables, surtout avec la boîte manuelle.
La distribution par chaîne ou courroie (selon les évolutions du PRV) nécessite un entretien rigoureux, tout comme les organes périphériques (injection, allumage). Sur certains exemplaires, la fiabilité pâtit d’un assemblage peu rigoureux à l’usine de Dunmurry, engendrant des fuites d’huile ou des problèmes de refroidissement. Les concessions DMC, peu nombreuses, doivent s’adapter à la maintenance d’une voiture très atypique, combinant un châssis Lotus-like, un moteur PRV, une carrosserie inox, et un faisceau électrique parfois capricieux.
Malgré ces aléas, certains propriétaires rapportent une bonne endurance du PRV s’il est correctement entretenu. Des préparateurs ont même poussé le V6 à des puissances supérieures (turbo, etc.), au prix de modifications importantes (gestion, échappement, suspension renforcée). Dans l’ensemble, la DMC-12 offre un plaisir de conduire honorable : le ronronnement du V6 à l’arrière, la boîte manuelle pour ceux qui aiment rétrograder en courbe, et une caisse relativement légère (environ 1 230-1 300 kg selon les options). Certes, elle n’atteint pas le niveau de certaines sportives italiennes ou allemandes, mais elle propose une expérience de GT “cruiser” décontractée, soulignée par le regard admiratif des passants partout où elle se montre.

Une Voiture de Star ? Prestige, People et Culture Pop
Même avant son explosion médiatique avec la saga *Back to the Future* en 1985, la DeLorean DMC-12 avait suscité la curiosité de nombreuses personnalités. Son look de voiture sortie d’un film de science-fiction et ses portes papillon attiraient immédiatement les regards, qu’il s’agisse de musiciens, acteurs ou entrepreneurs en quête de distinction. Plusieurs anecdotes circulent :
*Sammy Davis Jr.*
Le crooner américain, figure du Rat Pack, aurait manifesté son intérêt pour la DMC-12, la trouvant “exotique”. Quelques clichés le montrent posant à côté d’un exemplaire, quoique l’on ignore s’il en fut vraiment propriétaire.
*Patrick Swayze* (rumeur)
L’acteur de *Dirty Dancing* et *Point Break* aurait conduit ou envisagé l’achat d’une DeLorean. Aucun document officiel ne le prouve, mais l’association Swayze / DMC-12 fait partie des rumeurs hollywoodiennes.
*Mike Tyson* (apparitions)
On raconte qu’au début de sa carrière, Mike Tyson, alors boxeur montant, avait un attrait pour les voitures “flashy”. La DeLorean en faisait partie de sa “shortlist” d’envies. Finalement, on ignore s’il en a effectivement possédé une, mais la rumeur persiste.
Plus récemment, des stars actuelles ou influenceurs, voulant jouer la carte du “vintage futuriste”, s’offrent une DMC-12 ou la présentent dans leurs clips et vidéos. Cette renommée d’“icône pop” culmine bien sûr avec l’héritage du film *Retour vers le futur*, qui fera entrer la DeLorean dans la culture mainstream planétaire. Il est intéressant de noter que sans cette trilogie culte, la notoriété de la DeLorean serait restée plus confidentielle, uniquement centrée sur les fans d’automobiles. Aujourd’hui, la machine à voyager dans le temps du Dr. Emmett Brown résonne comme l’une des plus célèbres voitures de cinéma, au même titre que la Batmobile ou la General Lee (*Dukes of Hazzard*), assurant à la DMC-12 une aura inestimable dans le monde du divertissement.
Retour vers le Futur : L'Impact Cinématographique
Il est impossible d’évoquer la DeLorean DMC-12 sans consacrer un chapitre à *Back to the Future* (*Retour vers le futur* en VF). Sorti en 1985, le film de Robert Zemeckis et produit par Steven Spielberg met en scène Marty McFly (interprété par Michael J. Fox) et le Dr. Emmett Brown (Christopher Lloyd), voyageant dans le temps grâce à une machine temporelle construite à partir d’une DeLorean. Dans la diégèse, Doc Brown justifie son choix : “Si je dois construire une machine à voyager dans le temps, autant en prendre une qui ait de la gueule !”
Le succès phénoménal du film, suivi de deux suites (1989, 1990), a propulsé la DMC-12 au rang d’icône planétaire. Tout le monde, enfants comme adultes, associe désormais cette carrosserie inox, ces portes papillon et ces “bandes lumineuses” fictives à l’idée d’exploser l’espace-temps. Sur le tournage, plusieurs exemplaires ont été modifiés pour accueillir un convecteur temporel, des éclairages, voire pour simuler le “vol” ou la transformation en machine ferroviaire.
Au-delà de l’anecdote, l’impact culturel est immense : la DMC-12, déjà rare, devient un objet de convoitise pour les fans. Certains se spécialisent dans la réplique la plus fidèle possible de la “Time Machine”, allant jusqu’à recréer chaque tuyau, chaque composant, aux dimensions exactes du film. Des rassemblements de fans se tiennent régulièrement (notamment aux États-Unis), où l’on célèbre la saga, avec Marty McFly cosplayés et un Doc Brown rejouant la scène de l’horloge.
Cette aura cinématographique a eu des répercussions positives sur la valeur de la DMC-12. Dans les années 1990-2000, les prix en occasion ont grimpé, du fait de la demande des collectionneurs. De plus, l’héritier légal de la marque DeLorean Motor Company (une société texane ayant racheté les droits et le stock de pièces) a capitalisé sur cette popularité pour proposer des reconditionnements, voire de nouveaux exemplaires “Continuation” ou conversions électriques annoncées ces dernières années. Ainsi, le “facteur Hollywood” s’avère décisif pour la survie et la reconnaissance durable d’un modèle qui, sans cela, aurait peut-être sombré dans l’oubli comme tant d’autres tentatives avortées.

Anecdotes Insolites : Records, Secrets de Production et Autres Histoires
1. La désignation "DMC-12"
Le chiffre “12” faisait référence au prix initialement envisagé : 12 000 dollars. Or, à sa sortie en 1981, le prix est plutôt de l’ordre de 25 000 dollars, presque le double, en raison des dépassements de coûts et de l’inflation. Mais l’appellation est restée.
2. Peinture interdite ?
Officiellement, la carrosserie en acier inox ne doit pas être peinte. Toutefois, certains propriétaires ont franchi le pas, donnant à leur DMC-12 une teinte colorée (noire, rouge, etc.). Au grand dam des puristes, qui considèrent cela comme un sacrilège.
3. Usine dans un contexte de conflit
La construction de l’usine DeLorean à Dunmurry, en Irlande du Nord, se déroule en pleine période de tensions (The Troubles). Les ouvriers, provenant de communautés différentes, travaillent dans un climat parfois lourd, mais John DeLorean voulait justement démontrer qu’un tel projet pouvait être un facteur d’apaisement social.
4. Pièces détachées, un trésor oublié
Lorsque la DeLorean Motor Company fait faillite, un immense stock de pièces détachées reste entreposé dans plusieurs hangars. Dans les années 1990, une entreprise texane rachète le stock et la marque “DMC”, permettant de restaurer / reconstruire des DMC-12 à partir de pièces neuves, voire de fabriquer quelques exemplaires “neufs”.
5. Scandale et arrestation de John DeLorean
En 1982, John DeLorean se retrouve impliqué dans une affaire de trafic de drogue (cocaïne) montée par le FBI. Il cherchait désespérément des financements pour sauver sa compagnie. Le procès fera grand bruit, John DeLorean plaidera le piège (entrapment) et sera finalement acquitté, mais sa réputation est ruinée.
6. Musique pop et DMC-12
Plusieurs artistes ont rendu hommage à la DeLorean dans leurs chansons ou clips. Le groupe *A Flock of Seagulls* la montre brièvement, la star du hip-hop *Logic* la met en scène… La carrosserie inox captive toujours l’imaginaire pop.
Au total, la DMC-12 foisonne d’histoires insolites, reflétant un destin hors norme, mêlant business, design, Hollywood, et fiasco financier. Mais c’est souvent dans ces paradoxes que naissent les légendes mécaniques, et la DeLorean en est un parfait exemple.
Projet pour la DeLorean du Futur

Cette photographie nous transporte dans un univers rétro-futuriste où la célèbre Delorean, icône des années 1980, est réinventée avec des lignes contemporaines et audacieuses. On y découvre une carrosserie argentée ultra-lisse, agrémentée de motifs légèrement métalliques qui soulignent ses formes anguleuses. Les portières à ouverture en élytre – symbole distinctif du modèle d’origine – s’élèvent vers le ciel comme deux ailes mécaniques prêtes à s’élancer. Le toit bas et élancé confère une silhouette aérodynamique à l’ensemble, tandis que les jantes noires, d’une taille imposante, accentuent le caractère sportif de la voiture. L’habitacle, entrevu à travers les portières ouvertes, évoque un cockpit d’aéronef moderne, avec des écrans digitaux, un volant à la fois minimaliste et high-tech, ainsi qu’une instrumentation lumineuse. En arrière-plan, on distingue un décor industriel baigné d’une lumière dorée qui, en se reflétant sur la carrosserie, renforce la dimension à la fois intemporelle et avant-gardiste de cette Delorean revisitée.

Le châssis semble plus large et plus imposant que le modèle originel, signalant l’évolution des technologies de conception automobile. L’arrière arbore un bandeau lumineux rouge continu, un clin d’œil futuriste aux signatures visuelles actuelles. Les lignes sont tranchées, presque géométriques, conférant à l’ensemble un caractère résolument moderne. La perspective de la prise de vue, à hauteur de regard, nous permet de saisir chaque détail : depuis les ailettes latérales jusqu’au diffuseur placé sous le pare-chocs, tout semble avoir été pensé pour optimiser l’aérodynamisme et offrir une performance redoutable. Le dégradé subtil du gris vers le noir à certains endroits de la carrosserie ajoute de la profondeur et crée un effet de mouvement, même à l’arrêt. Les reflets du soleil couchant soulignent la pureté des courbes, donnant l’impression que cette voiture pourrait tout aussi bien se fondre dans un univers futuriste que s’échapper vers une autre dimension.
Si un constructeur décidait un jour de faire renaître la Delorean, plusieurs axes d’innovation pourraient être envisagés. D’abord, intégrer une propulsion électrique à haute capacité, offrant non seulement une accélération fulgurante, mais aussi un respect accru de l’environnement. Ensuite, imaginer une carrosserie fabriquée à partir de matériaux composites légers et résistants, pour maximiser l’autonomie et les performances. De plus, des systèmes de conduite semi-autonome ou entièrement autonome pourraient être inclus, permettant au conducteur de déléguer certaines tâches de conduite en ville ou sur autoroute. L’habitacle, pour sa part, gagnerait à s’équiper d’une intelligence artificielle capable d’anticiper les besoins du pilote (gestion de la climatisation, réglages de la position de conduite, analyses prédictives du trafic) afin de rendre l’expérience de conduite plus fluide et personnalisée. Enfin, la maintenance prédictive, rendue possible par l’analyse de données en temps réel, prolongerait la durée de vie du véhicule et réduirait significativement les risques de panne.

La Delorean a toujours été un symbole de rupture, tant par son design que par son aura née du cinéma et de l’imaginaire collectif. La faire revivre dans notre époque hyperconnectée reviendrait à la doter de toutes les technologies de pointe qui définissent la mobilité de demain : connectivité 5G, réalité augmentée pour le tableau de bord, et matériaux recyclables pour une approche écoresponsable. Cette vision s’inscrit dans une tendance où l’automobile n’est plus seulement un moyen de transport, mais également un laboratoire sur roues, apte à repousser les frontières de l’innovation. La photo qui nous est présentée illustre précisément cet équilibre entre héritage culturel et projection vers le futur : un véhicule à l’esthétique saisissante, prêt à célébrer l’histoire tout en embrassant les potentialités qu’offrent les avancées technologiques contemporaines. Au fil du temps, la Delorean pourrait alors s’imposer comme une source d’inspiration continue, rappelant que le design, la performance et la créativité n’ont de sens que lorsqu’ils ouvrent la voie vers l’avenir.

Tableau Récapitulatif : Évolution de la DeLorean DMC-12 (1981-1983)
Le tableau ci-dessous (responsive, bordure 1px) synthétise les principaux éléments de la DeLorean DMC-12 au fil de sa courte production (1981-1983). On y retrouve la motorisation, la puissance, la vitesse maxi, et quelques spécificités notables.
| Année / Version | Moteur (V6 PRV) | Cylindrée | Puissance | Boîte de Vitesses | Vitesse Max | Caractéristiques Notables |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 1981 (Début de production) | V6 PRV 2,85 L | 2 849 cm³ | 130 ch (env. US), 150 ch (EU) | Manuelle 5 rapports ou Automatique 3 rapports | ~175 km/h (US), 195 km/h (EU) | Hauteur de caisse relevée (US), Qualité d'assemblage variable |
| 1982 | V6 PRV 2,85 L | 2 849 cm³ | 130-150 ch (selon normes) | Manuelle ou Automatique | ~180-190 km/h | Légères améliorations de finition, modifications du circuit électrique |
| 1983 (Fin de production) | V6 PRV 2,85 L | 2 849 cm³ | 130-150 ch | Manuelle ou Automatique | ~190 km/h | Production cesse mi-83, Faillite de DMC |
Note : Les puissances indiquées varient selon l'échappement, la carburation/injection et les normes antipollution. Les versions européennes, moins bridéés, offraient des performances légèrement supérieures.

FAQ : 20 Questions Fréquemment Posées sur la DeLorean DMC-12
Retrouvez ci-dessous la FAQ (20 questions et réponses) la plus habituelle autour de la DeLorean DMC-12, couvrant son histoire, sa maintenance, et ses anecdotes.
| Question | Réponse |
|---|---|
| 1. Pourquoi la DeLorean est-elle en acier inoxydable ? | John DeLorean souhaitait un look unique et éviter la corrosion. Le choix de l’inox confère une finition brute, sans peinture. |
| 2. Combien d’exemplaires ont été produits ? | Environ 9 000 exemplaires entre 1981 et 1983, dont il reste un peu plus de la moitié de nos jours. |
| 3. Où était localisée l’usine DeLorean ? | À Dunmurry, près de Belfast en Irlande du Nord, subventionnée par le gouvernement britannique. |
| 4. Quelles sont les performances de la DMC-12 ? | 0-100 km/h en environ 9-10 s (version US), vitesse max ~190 km/h. Version EU un peu plus rapide (~8,5 s / 200+ km/h). |
| 5. Le moteur est-il vraiment un bloc Maserati ? | Non, c’est un V6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo), choisi pour son coût et sa disponibilité, pas un bloc Maserati. |
| 6. Les portes papillon posent-elles problème en stationnement ? | Elles requièrent moins d’espace latéral qu’on imagine, grâce à leur cinématique. La hauteur du plafond de parking doit toutefois être suffisante. |
| 7. Combien coûte une DeLorean aujourd’hui en occasion ? | Les prix varient de 35 000 € à plus de 60 000 €, selon l’état, le kilométrage et l’authenticité. Les versions “Time Machine” répliquées peuvent monter plus haut. |
| 8. Peut-on polir ou peindre la carrosserie inox ? | Certains le font (effet miroir ou peinture), mais les puristes préfèrent l’aspect brossé. Les panneaux peuvent se rayer ou se bosser aisément. |
| 9. La DMC-12 est-elle compliquée à entretenir ? | Côté mécanique, le PRV est relativement robuste. Les soucis concernent surtout l’électricité, les ajustements de portes, et la rareté de certaines pièces. Des spécialistes existent toutefois. |
| 10. Les premières DMC-12 avaient-elles des soucis de qualité ? | Oui, l’usine débutait, le personnel manquait de formation. Les premiers exemplaires souffraient de défauts (alignements, fiabilité). DeLorean a essayé de corriger cela au fil de la production. |
| 11. Pourquoi la voiture n’a-t-elle pas survécu au-delà de 1983 ? | Faillite de la société DMC, scandales autour de John DeLorean, difficulté financière et mévente liée à la conjoncture. |
| 12. Combien pèse la DMC-12 ? | Environ 1 230 kg en configuration européenne manuelle, jusqu’à 1 300 kg pour la version US automatique. |
| 13. L’intérieur est-il confortable pour les longs trajets ? | Oui, les sièges sont plutôt moelleux, mais l’espace reste limité pour les grands gabarits. La position de conduite est basse, typée GT. |
| 14. Quel est le réservoir de carburant et la consommation ? | Le réservoir fait près de 47 litres. La consommation varie entre 10 et 13 L/100 km, selon la conduite (version EU). Un peu plus élevé pour les versions US. |
| 15. A-t-elle réellement concouru contre Ferrari ou Porsche ? | John DeLorean le souhaitait, mais la DMC-12 ne dispose pas de la puissance pour rivaliser directement en performances. Son attrait réside davantage dans l'originalité et l’esthétique. |
| 16. Quel est l’espace de rangement ? | Très restreint : un petit coffre sous le capot avant, partiellement occupé par la roue de secours, et un compartiment derrière les sièges. |
| 17. Combien vaut une "Time Machine" réplique ? | Les répliques peuvent se vendre entre 70 000 et 100 000 € (voire plus), selon le degré de fidélité aux accessoires du film. |
| 18. La DMC-12 peut-elle être importée facilement en Europe ? | Oui, la plupart des exemplaires sont déjà immatriculés. Des procédures d’homologation spécifiques existent, surtout pour la version US. Rien d’impossible. |
| 19. Existe-t-il des projets de relance DeLorean ? | Plusieurs annonces ont circulé, notamment une "DeLorean nouvelle génération" ou électrique, mais peu ont débouché. Une société DMC basée au Texas restaure et vend des pièces ou des exemplaires reconditionnés. |
| 20. Pourquoi ce modèle est-il si légendaire ? | À cause de son design en acier inox, ses portes papillon, son histoire entrepreneuriale dramatique, et surtout sa notoriété grâce à "Retour vers le Futur". |
Un Voyage Hors du Temps pour un Mythe Inoxydable
En définitive, la DeLorean DMC-12 se présente comme un paradoxe ambulant : fruit d’une ambition sans limites, d’une collaboration hétéroclite (Italdesign, Lotus, PRV), d’une implantation d’usine en Irlande du Nord, et d’une success story avortée en seulement trois ans de production. Pourtant, plus de quarante ans après son apparition, elle incarne toujours le symbole d’une ère où l’on osait innover, où des entrepreneurs visionnaires pouvaient défier l’establishment automobile.
D’un point de vue strictement technique, la DMC-12 ne bat pas de records de performances : son V6 PRV de 130-150 ch en fait un coupé “gentiment sportif”, plutôt qu’une bête de compétition. Elle excelle cependant dans l’art d’attirer l’attention, en stationnement comme sur la route, grâce à sa carrosserie inox unique, ses portes papillon au fonctionnement spectaculaire, et ses attributs stylistiques qui semblent tout droit sortis de la science-fiction. Ses quelques défauts de fiabilité ou de finition sont compensés par un caractère attachant, né de l’enthousiasme de John DeLorean, qui souhaitait sincèrement proposer un produit “différent”, plus humain, plus marquant que les berlines génériques produites en masse aux États-Unis.
Par la suite, c’est surtout la saga *Retour vers le futur* qui fera basculer la DMC-12 dans la légende. Les générations post-1980 reconnaissent sa silhouette comme la “machine à voyager dans le temps” de Doc Brown, invitant à la fois la nostalgie et la fascination. Une voiture qui transcende son échec commercial pour devenir, sur grand écran, l’instrument d’aventures temporelles. Devenue icône pop, la DeLorean profite de cette notoriété pour survivre dans l’esprit collectif, et nombre d’exemplaires sont préservés, restaurés, chouchoutés, faisant la joie des meetings, des conventions de fans ou des plateaux de tournage.
Aujourd’hui, des sociétés spécialisées proposent des pièces neuves ou reconditionnées, des kits “Time Machine”, voire, pour les plus fortunés, des répliques ultra-fidèles. Ainsi, la DMC-12 demeure accessible à qui souhaite concrétiser un rêve d’enfance, à condition de s’armer de patience pour l’entretien, ou pour traquer la perle rare dans les petites annonces. Certains exemplaires arborent un compteur de seulement quelques milliers de kilomètres, témoignant de propriétaires qui l’ont essentiellement exposée et rarement conduite, par crainte de l’endommager. D’autres, au contraire, accumulent les kilomètres, signe que la DMC-12 peut être une compagne de route fiable si correctement maintenue.
Au fond, la DeLorean Motor Company a certes disparu dans la tempête financière, mais son héritage incarne la quintessence du rêve automobile : un design avant-gardiste, un personnage charismatique aux manettes, et un destin entremêlé de gloire et de tragédie. Pour ceux qui l’ignorent, la DMC-12 enseigne que l’échec commercial d’un modèle ne présage en rien de la postérité qu’il peut acquérir, dès lors qu’il réussit à graver son empreinte dans l’histoire. Et à l’instar du Doc Emmett Brown, tous les passionnés s’accordent à dire que “le futur n’est pas écrit” : la preuve, la DMC-12, ressuscitée maintes fois dans l’imaginaire collectif, demeure plus vivante que jamais. Un paradoxe, certes, mais la DeLorean n’a-t-elle pas toujours existé dans un espace-temps qui lui est propre ?
Par Antonio Sanchez
Pour Cravate Avenue

Partager ce contenu