Le Made in France réinvente le chic à la française

Le Made in France réinvente le chic à la française

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De nos jours, c’est devenu on ne peut plus tendance d’être labellisé « made in France », d’afficher une conception et une fabrication française, d’être promoteur du savoir-faire de notre beau pays à travers des objets du cru. Face à la mondialisation, il s’en est pourtant fallu de peu pour que l’esprit d’entreprenariat français se retrouve à bout de souffle et jette l’éponge devant des concurrences assez féroces comme celle des pays asiatiques ou des pays de l’est.

Mais d’où vient exactement cette appellation « made in France », que veut-elle dire et qu’implique-t-elle règlementairement ? Quelles sont les nouvelles marques du prêt-à-porter masculin dont le succès fulgurant de maisons comme « Le Slip Français » a donné l’envie de suivre le même chemin éthique et un brin chauvin quand même ?

 

Une histoire plus ancienne qu’on le pense :

Même si on a l’impression que l’étiquette française est vraiment très présente dans les médias et dans notre quotidien de consommateur depuis une dizaine d’années, elle est finalement bien plus ancienne. Elle daterait même de plus d’un siècle, et son invention serait attribuée à nos chers amis grands-bretons qui décident au 19ème siècle, de favoriser leurs produits nationaux au détriment de tout ce qui peut provenir du continent, et pour commencer le « made in Germany », puis le « made in France » : les débuts d’un protectionnisme économique qui aura tendance à s’éterniser et à se généraliser. Au moment de la vague de « désindustrialisation » des années 80, on se souvient peut-être des appels de Georges Marchais, homme politique de gauche, à « fabriquer et consommer français » !

Au début des années 90, ce sont les Chambres de Commerce et d’Industrie françaises qui lancent une grande campagne de publicité scandant « nos emplettes sont nos emplois ». Et en octobre 2012, c’est au tour du ministre du « Redressement Productif », Arnaud Montebourg, de poser en une d’un magazine populaire, en tee-shirt marinière « made in Bretagne » et un robot ménager frenchie entre les mains, pour donner un coup de boost à cette économie en laquelle il croit fermement ! On peut dire qu’il aura le nez fin, car c’est en effet le coup d’envoi d’une vraie prise de conscience du public, qui recommence à plébisciter ses marques favorites d’avant le libre-échange mondial, et se précipite pour investir dans de nouvelles initiatives franco-françaises.

Le point sur la réglementation :

Pour le moment, le « Made in France » et autres labellisations de ce type ne sont en fait que peu réglementés. En France, rien de ce qui provient de l’Union Européenne ou est importé n’est soumis à un marquage obligatoire, hormis la viande, les produits de la mer ou les fruits et légumes, afin de préserver la santé des acheteurs. Les fabricants français en affichant la provenance de leurs produits, n’ont donc pour intérêt que de promouvoir leur savoir-faire et de rassurer les futurs acheteurs, dont les critères de choix sont désormais très motivés par des besoins de transparence, d’honnêteté, d’innocuité et d’éco-responsabilité.

Tout le monde n’a pourtant pas le droit de s’octroyer le label « made in France » aussi simplement. Pour savoir si l’on est éligible, il faut consulter l’article 24 du Code des Douanes Communautaires qui indique que seuls les produits dont la dernière transformation ou ouvraison substantielle, c’est-à-dire ayant abouti à la création d’un produit nouveau, ont été réalisés en France. Ou les produits dont 45% au moins de la valeur ajoutée a été réalisée en France.

Pas simple donc, même si ce dernier cas reste assez compliqué à établir su certains types de produits.

Pourquoi acheter français ?

Outre l’effet de mode incontestable ces derniers temps, fabriquer et consommer français, est évidemment un enjeu économique majeur pour le pays. C’est encourager nos industries, nos entreprises et nos artisans, c’est sauver des emplois, qui on le sait, ont eu tendance à être beaucoup délocalisés, et c’est aussi donner un sens à nos achats. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 80% des français sont prêts à payer plus cher pour acheter patriote et même parfois local ! Ils sont aussi plus rassurés par la traçabilité plus simple, et la qualité plus souvent au rendez-vous. Et la créativité dans tout ça ? Eh bien c’est évidemment une valeur ajoutée des nouvelles maisons de manufactures françaises, qui jouent sur l’esprit très imaginatif d’une génération de jeunes entrepreneurs dont les valeurs ont aussi beaucoup évolué.

Attention au « blue washing » !

Made-in-France-couleurs-vetements

Acheter français ne veut pas dire se perdre dans un absolutisme mercantile qui ne verrait plus qu’en bleu blanc rouge, et omettrait dans l’histoire que certaines boutiques du pays se servent allègrement de leur cocarde tricolore sans respecter les principes de base. L’idée est donc de s’assurer que nos achats sont aussi responsables et correspondent aux valeurs qui nous sont chères. Certains ont ainsi beau jeu de hurler sur les toits leur provenance française, quand seule leur conception est intégrée et que leur production met des années-lumière à revenir sur le territoire, alors que des produits issus de pays dont ce sera la véritable spécialité, produiront mieux et plus propre. Comme dans tout, il faut donc arriver à se détacher du phénomène marketing pour jauger et faire la part du bon et du moins bon.

Il ne faut pas perdre de vue non plus que la mode étant issue de mélanges de cultures, d’échanges commerciaux, personne ne connaîtrait le denim, le cachemire, le tweed ou la soie sans cette ouverture sur le monde. La découverte et la créativité ne sont pas l’apanage des français, même s’ils ont, on le sait, une très belle tradition de savoir-faire et d’expertise dans le milieu de la couture.

Chez Cravate Avenue, le « made in France » n’est pas qu’une question de vocabulaire ou d’appellation. C’est une volonté farouche de défendre des maisons engagées, fières des traditions de qualité qu’elles représentent, et plusieurs marques portent ce beau flambeau dans le catalogue :

Brochier Soieries 1890 :

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On connaît la tradition textile de la région lyonnaise et ses fameux canuts, ces artisans tisserands de la soie. La soierie s’implante à Lyon sous l’impulsion de François 1er, après quelques essais d’installations ratés de la part de Louis XI. Les italiens, très présents dans cette ville à la Renaissance, inspirent beaucoup les premiers ateliers, qui produiront des tissus précieux, à base d’or, d’argent et de soie. C’est en 1536 que le tissage de cette étoffe va devenir le fer de lance de la ville et créer de très nombreux emplois. Au 17ème siècle, la « Grande Fabrique «  est créée, elle regroupe les maîtres-tisseurs, dits « canuts », et les marchands-fabricants dits « soyeux », et centralise donc tous les métiers du secteur. Entre le 17ème et le 18ème siècle, elle emploiera 40% des travailleurs de la ville. Vendus dans toute l’Europe, les tissus connaissent une vraie consécration avec l’intervention de dessinateurs talentueux comme Revel ou Philippe de Lassalle, qui porteront hauts les couleurs de la ville et la propulseront au rang de capitale de la Soie.

Au moment de la révolution de 1789, le marché se tarit avec l’émigration de nombreux artisans vers la Suisse et le manque de commandes, issues la plupart du temps des membres du clergé ou de l’aristocratie. Mais les affaires reprennent sous le règne de Napoléon Ier dont le faste de la cour va réclamer de nombreux aménagements. Les ateliers vont s’établir dans le célèbre quartier de la Croix-Rousse et seront le théâtre des fameuses « Révoltes des Canuts » en 1832, 34 et 1848. Au 20ème siècle, l’activité va vite décliner avec l’arrivée de l’industrialisation massive et malgré quelques sursauts d’activité dans les années 20 et 50, le gros de la production va désormais se déplacer dans les régions voisines et décliner. Aujourd’hui, seuls quelques métiers à tisser d’origine restent en activité et travaillent pour des maisons prestigieuses et des musées nationaux.

La famille Brochier perpétue depuis 189O ce savoir-faire lyonnais du travail des fils de soie naturelle. Depuis la création de leur entreprise, quatre générations ont habité les pentes de la Croix-Rousse et transmis leur passion et leur expertise de ce métier d’art exceptionnel. Très impliqué dans la création, Jean Brochier a aussi transmis à sa descendance son amour pour cette matière d’une noblesse infinie, qui lui a permis de collaborer avec d’illustres artistes comme Chagall, Giacometti ou encore Christian Dior, Jean Patou ou Miro.

Leurs cravates et foulards sont ainsi de pures créations françaises reconnues haut de gamme, originales et empruntes d’une vraie inventivité. Faits au cadre ou à la lyonnaise, la pose de motifs sur les cravates respectent toutes les étapes de la technique du pochoir, avec des applications de couleurs successives, dans la tradition, et permettant une durabilité maximum. Les foulards sont faits selon la méthode Jacquard, et les palettes de couleurs sont adaptées à tous les goûts, du plus classique au plus excentrique, et toujours dans l’objectif de proposer des pièces de luxe ultime.

Labonal :

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Cela fait près d’un siècle que Labonal fabrique des chaussettes made in France.

Créée en 1924 par Salomon Lipovski, la Bonneterie Alsacienne, première appellation de la maison, s’installe à Dambach La Ville en Alsace, avec l’idée de créer et fabriquer des chaussettes qui enfin, ne tombent pas, et surtout ne s’usent pas trop rapidement. Le succès arrive vite et dans les années 1970, Labonal devient la marque préférée des français. Avec 15 millions de paires de chaussettes vendues, elle devient le premier fournisseur officiel des grands magasins et compte plus de 1000 salariés sur le territoire. Après un changement de propriétaires en 1979, elle quitte malheureusement le marché mais repart de plus belle en 1999, reprise par une équipe chapeautée par Dominique Malfait. En 2006, la marque à la panthère renaît donc et, jusqu’à aujourd’hui, poursuit son objectif de fabriquer des chaussettes au confort maximum et à la haute qualité, typiquement française.

Quelques chiffres : 3 millions de paires produites par an, 100 personnes en production continue, un atelier de création intégré, 120 millions de kilomètres de fil utilisé chaque année, 120 métiers à tricoter et 300 nouveaux modèles par saison.

Ögon Designs :

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Créateur du concept de « smart wallet » depuis 2004, la marque Ögon Designs a proposé une alternative originale aux portefeuilles et portemonnaie traditionnels. Le fondateur, Thomas Marcel a eu l’idée lors d’un voyage en Suède à l’époque où il était jeune volontaire du service civil. Il réalise que ses collaborateurs stockent leur billet, leurs cartes et leurs documents dans des étuis à cigarettes métalliques pour les protéger. En 2004, il crée donc son premier portefeuille en aluminium inspiré des valises en métal et, vu le succès rapide, part s’installer en province pour développer l’activité. Il trouve à Evreux, dans l’Eure, tout l’espace nécessaire à ses ambitions.

Avec son premier modèle, le « Stockholm », c’est une petite révolution qui a secoué la maroquinerie. Compact, léger, et très facile d’utilisation, il s’est vite étoffé de toute une gamme pour hommes et femmes dans des coloris et des formats divers. Ce matériau possède de nombreuses propriétés qui ont aidé à concevoir des modèles hyper pratiques et éco-responsables ! Léger, résistant, inoxydable, il est aussi 100% recyclable. La coque en aluminium agit comme une mini cage de Faraday et stoppe les ondes magnétiques, protégeant ainsi les cartes de la démagnétisation. Certifiés « RFID Safe », tous les portefeuilles évitent aussi les fraudes à distance des cartes bancaires.

L’entreprise fabrique le plus localement possible et n’utilise aucun produit chimique nocif tel que le plomb ou le nickel dans ces fabrications. Les produits sont fabriqués depuis 2015 en France et assemblés en Normandie.

Depuis 2012, le design a été confié au français Eric Berthes, ayant déjà à son actif de belles collaborations comme avec Sonia Rykiel, Ruinart ou Bollinger, et c’est à lui que l’on doit par exemple, la nouvelle gamme Quilted en aluminium matelassé ! Une belle histoire d’innovation et de création à la française !

Success story oblige, les imitations ont fleuri et il faut y faire très attention, car la plupart provenant de Chine, elles sont souvent nocives pour la santé, puisque leur fabrication ne respecte aucune obligation environnementale et sanitaire.

Les Lacets Français :

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Ils sont le détail chic qui fait toute la différence et vous définissent une silhouette en un coup d’œil : les lacets sont devenus un bel accessoire de mode incontournable ces dernières saisons !

Pour mettre cet élément à l’honneur, Cravate Avenue a créé Les Lacets Français, un choix de lacets en plus de 40 coloris, de nombreuses tailles, formes et épaisseurs, confectionnés en France dans une petite entreprise française avec des matériaux et des teintures de qualité. Ronds, plats, cirés, tous les goûts trouveront leur bonheur dans cette sélection 100% made in France et célébrant le chic à la française en couleurs !

Le made in France a de beaux jours devant lui !

Toujours au top des préoccupations des consommateurs, des pionniers de la toute première heure aux moins sensibles, des très concernés à ceux qui commencent tout juste à s’y intéresser, la primeur aux acteurs économiques français et engagés, est une vraie tendance.

De nombreuses maisons donnent l’exemple aux marques plus populaires pas encore relocalisées, certaines ont décidé de tout faire pour y arriver, d’autres sont plus réticentes, mais reviendront certainement à une production plus responsable et rapprochée. Bref, le « fait en France » a de beaux jours devant lui et c’est bien ! Redorer le blason de nos savoir-faire tout en dynamisant notre économie est sans doute une nécessité, mais c’est aussi un bon moyen de doper notre créativité et nos envies de changements ! Vive la France et Cocorico à toutes nos belles maisons nationales !

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