Active Wear : L'histoire de la femme moderne au travers de la mode et des accessoires.
© Wild Orchid
« Working girl »
Une expression à ce point explicite qu’il fallut tout de même des années avant qu’on la prenne pour argent comptant. Une femme chic au travail, mon dieu quelle histoire ! A croire qu’en dehors des bureaux de la City, Manhattan ou La Défense, nulle ne pouvait faire partie du sérail des affairistes avant d’avoir arboré le précieux uniforme de la femme forte : tailleur-talons aiguilles, brushing et maquillage parfait. Un peu difficile aussi d’apparenter toutes les femmes au foyer, pas forcément à l’aise dans des tenues sophistiquées au quotidien, comme des parias de cette nouvelle société féminine, puisque ne travaillant pas au sens rémunérateur du terme, détail qui provoqua sans doute le succès symptomatique des fameuses « Desperate Housewives », réactionnaires épidermiques et désopilantes à cette envolée de sur-femmes over-lookées.
Première grande référence à cette nouvelle race de femmes, le film éponyme de Mike Nichols tourné en 1988, montre une Mélanie Griffith prête à dévorer Wall Street et ses machistes invétérés, à grands renforts de blazers épaulés, structurant l’allure décidée, de décolletés vertigineux, de talons de 11 et même de dessous extrêmement sexy, pour marquer le caractère multiple des business women des nineties : ambitieuses certes, mais aussi glamour, fragiles et mutines…un vrai cocktail détonant, voir angoissant pour la plupart des hommes.Engagée, la working girl a donc véritablement débuté sa carrière dans les années 80. Normal, penserez-vous, puisque nous sommes alors en plein changement sociétal majeur. Depuis 68 les rôles changent, évoluent, l’homme prend une certaine distance avec les poncifs du patriarche tout-puissant, les femmes se libèrent du carcan matrimonial et prônent l’égalité des chances et des postes…revendications encore tellement actuelles !
Elles n’hésitent plus à travailler à plein temps, à prendre soin de leur corps et pour cela à laisser leurs enfants à des nounous et à rentrer tard le soir. Les complexes s’éclipsent au profit d’une revendication de parité effrénée dont les limites seront finalement atteintes assez rapidement avec une revalorisation du cocon familial dont les pères deviendront souvent des acteurs majeurs.
Le look de la femme d’affaires de l’époque est fidèle aux stéréotypes des eighties : too much ! A côté du travail, on sort beaucoup, les années disco arrivent, le studio 50 et le Palace connaissent leurs heures de gloire et les styles claquent et scintillent. La série « Dynasty » met en scène de véritables tigresses du pétrole et des dollars, iconiques : giga épaulettes, vestes croisées de préférence, tailles mini, escarpins maxi, tailleurs gris ou carrément colorblock, accessoires oversize, les girls prennent le pouvoir et se maquillent à la truelle : pommettes ultra-marquées, fards à paupières en dégradés, vernis rouges sur ongles longs et bien sûr, le casque de rigueur, monté à la brosse chauffante pendant des heures et laqués comme il se doit. En coulisses, se préparent déjà les coupes courtes des people et des working-girls avant-gardistes, la coupe Di de Lady Diana devient un must. Elle prône un look plus facile à assumer, la « femme libérée » de la chanson revendique en effet son style et son âge, et dit adieu aux poncifs de la femme fatale aux cheveux longs. La couleur est partout, dans le make-up et la mode, sur les justaucorps moulés des reines de l’aérobic comme Jane Fonda ou sur les wrap-dresses de Diane von Furstenberg, encore adulées par toutes les rédacs mode du monde.
(photo Diane de Furstenberg, google. Dynasty. Les inrocks .fr)
Le début des années 90 continuent à glorifier les carrures fortes, les épaules conquérantes. La place de la femme dans le monde professionnel continue à évoluer mais elle préfère affirmer son autorité au-travers de silhouettes hyper-structurées. Le haut du corps devient siège du pouvoir, révèle l’ascendance. Les courbes retirent de la crédibilité et l’heure n’est pas encore au laisser-aller. Chez Mugler, on devient presque agressif, tendance héroïne de BD, la maîtresse-femme est non seulement forte mais décisionnaire, voire un peu castratrice. Vénéneuse, inter-galactique ou carrément robotisée, l’héroïne Mugler porte le total-look « successful» fièrement et bon nombre de cadres d’entreprises féminins se reconnaîtront dans ces nouvelles évocations féminines, presque une armure anti-sexisme, ou dans celle d’un Claude Montana, plus délicat sans doute.
(Mugler peplum, google. Montana 1988, google)
Petit à petit, les femmes commencent à investir les conseils d’administration, s’engagent en politique, gagnent des sièges et du galon et tout cela bouleverse les codes. Les tenues et les allures masculines tendent à laisser place à plus de déliés, l’accessoire revient en touches discrètes, les gris laissent place aux beiges et aux noirs assumés. La femme réclame et obtient des lois contre les violences conjugales, le harcèlement sexuel au travail ou la féminisation des noms de métiers, acquiert une autonomie financière et en profite pour reprendre les rennes de sa vie. Parallèlement, elle redevient aussi une icône sexuelle et après un retour modéré de la femme-objet, essentiellement dans le microcosme publicitaire, la femme fatale fait à nouveau irruption, délivrée de tous ses carcans, décomplexée et magnifiée par l’émergence de tous les top-models stars, de Naomi Campbell à Claudia Schiffer en passant par Cindy Crawford ou Christy Turlington. Elles sont sublimes et gèrent leurs carrières de mains de maîtres, convoitant et attirant également tous les puissants de la planète. Super women avérées, leur démarche chaloupée sur les podiums est aussi toute en rondeur. Pas encore de diktas minceur, les courbes sont là et les Lagerfeld, Galliano ou Gaultier savent les mettre en valeur à grand renfort de décolletés, sous-vêtements devenus prêt-à-porter et crinières de lionnes. A peu près toutes à la tête de leurs propres entreprises, elles optent pour des looks assez simples dans leurs vies de tous les jours, vantant les mérites d’une alimentation saine et d’un corps sain (à quelques exceptions près…). Ce qui leur réussira pour la plupart, puisqu’à peu près toutes sont encore dans la course en 2014, d’égéries beauté à véritable icône fashion comme Kate Moss, dont chaque tenue devient un événement mode, ces working girls un peu particulières restent un modèle de réussite professionnelle absolue.
(top models, Harper’bazaar)
La femme d’affaire des années 2000 a déjà conquis pas mal de bastions. Elle est assez sûre d’elle, a consacré une bonne partie de sa jeunesse à de brillantes études pour viser ensuite le sommet de la pyramide et le contexte de croissance économique de l’Europe dopée par Internet lui donne des ailes. Malheureusement, les faits sont moins glorieux, au bout du compte, toujours autant de déséquilibre dans les salaires hommes-femmes et aussi moins de CDI… qu’importe ! On se délecte des turpitudes de la stagiaire du « Diable s’habille en Prada », des tergiversations fashion de Carrie Bradshaw (Sex and the city), nouvelle image de la working girl, travaillant évidemment dans la mode ou les médias et symbole absolu de la glorification du moi dans la vie féminine. Carrie- Sarah Jessica Parker, d’abord personnage de roman créé par Candace Bushnell, est aussi chroniqueuse dans un grand journal New-yorkais. On ne peut plus indépendante que ce soit au niveau financier, professionnel, amoureux ou même vestimentaire : elle sera à l’origine du succès et de l’émergence de nombreux designers comme les chausseurs de luxe Manolo Blahnik ou Jimmy Choo dont elle portera régulièrement les créations dans le feuilleton. Prototype de la working-girl de big Apple, elle jure sur Chanel, teste toutes les nouvelles méthodes de relaxation, gym tantrique et autres aberrations pour quadras argentées, fais le tour de la ville en baskets et les troque contre des escarpins pour assister à tous les événements fashion, et dépense trois fois son salaire dans une paire de boots, pas vraiment un modèle vertueux au sens propre du terme, mais une image fidèle des vraies muses fashion !
© W. Heiber Fotostudio
Les créateurs de mode
Du côté des créateurs justement, on comprend la femme active et on n’hésite pas non plus à restructurer sa silhouette, comme chez Vuitton ou Hermès, qui intronisent une femme belle en pantalons de costume et manteaux d’homme, cravate pourquoi pas, très accessoirisée ou dans la sobriété totale mais impeccable, du chignon parfait à la french manucure. Yves Saint Laurent présente ses derniers smokings féminins,. La marque devient identitaire, les femmes puissantes et riches s’affichent en total look Versace, Givenchy ou Chanel, les autres se ruent dans les chaînes grand public pour acheter des ersatz de tenues entrevues sur les défilés. Le must étant de mixer les deux. Le marché chinois devient incontournable, de nombreuses femmes d’affaires viennent s’habiller en France et relancent le marché un peu en berne de la haute-couture.
© Ariwasabi
...amorcent un véritable changement comportemental des femmes ayant des postes à responsabilités. Bien sûr, toutes les puissantes de ce monde ne se montrent pas passionnées par les phénomènes de mode, on aimerait même en relooker un bon nombre, mais l’image ayant pris une importance prépondérante dans nos sociétés, il n’est plus rare de rencontrer de très jolies jeunes-femmes, lookées à souhait à la tête de multinationales. Dernières en date : la belle Angela Ahrendts, ancienne directrice générale de Burberry débauchée à la rentrée 2013 par Apple. Fan de mode et ne ratant aucun défilé, la jolie américaine a su imposer son style chic et efficace à la tête de géants de Wall Street, faisant ainsi progresser le chiffre d’affaires de la firme de mode britannique de 850 millions à 2 milliards de livres en huit ans. Belle, chic et féroce en négociations, les nouvelles wonder women sont partout, y compris là où on ne les attendait pas : chanteuse à midinettes, même si l’une des premières icônes du Girl Power, Victoria Beckham est passée ensuite de femme de footballeur à designer de mode. Pas de faux pas dans son cheminement professionnel, un look savamment travaillé depuis des années lui permet d’intégrer le monde fermé des créateurs sans trop de mal et de devenir en l’espace de quelques collections, un acteur majeur des saisons new-yorkaises.
Gérant une équipe de 80 personnes d’une main de fer dans un gant de velours, l’ex-spice
girl édite vêtements, sacs à main, jeans, lunettes de soleil et s’habille désormais le plus souvent avec ses propres tenues, ne rechignant tout de même pas sur sa démentielle collection de sacs Hermès. Elue en 2013 parmi les 100 femmes les plus puissantes du Royaume-Uni, elle est l’évocation parfaite de la réussite stylée et tout cela, finalement, avec une discrétion et une recul très anglo-saxons.
(défilé Beckham été 2014. Paperblog.fr)
En France aussi nous avons de belles femmes d’affaires soucieuses de leur apparence et souvent ambassadrices de nos maisons les plus prestigieuses, comme les actrices Marion Cotillard ou Sophie Marceau, respectivement sous contrat avec Dior et Chaumet, ou la team de stars L’Oréal comme l’animatrice Alessandra Sublet pour Garnier. Toujours dans un domaine assez léger, la bloggeuse, Garance Doré est devenue une actrice incontournable de la sphère mode mondiale, promenant son style easy-chic et ses belles illustrations, photos, vidéos de Paris à New-York depuis maintenant quelques années, aux premiers rangs des défilés, en conférence sur le web et la mode ou en consulting pour Vogue, elles est évidemment plébiscitée par les plus grandes maisons, de Prada à & Other Stories en passant par Petit Bateau ou Kate Spade, Garance a su transformer son goût pour la mode en entreprise florissante et s’imposer comme une vraie prescriptrice fashion.
(Garance Doré. garancedore.fr)
En politique aussi, les femmes prennent du galon glamour. Un magazine a même publié un palmarès des « plus belles gueules de l’Assemblée Nationale ». De Rama Yada à Marion Maréchal ou Rachida Dati, les femmes de pouvoir osent enfin afficher leur féminité, même si parfois, certains ont encore de vieux réflexes machistes : on se rappellera de l’expérience malheureuse de Cécile Duflot et sa robe à fleurs dans l’hémicycle durant l’été 2012. Grâce à toutes ces personnalités qui ont ouvert la voie de la féminisation du monde des affaires et permis au sexe faible de gagner en crédibilité sans perdre ni renier ses qualités de rondeur, de charme et d’élégance, nous pouvons désormais dire que le style « Working Girl » a gagné ses lettres de noblesse en devenant beaucoup plus abordable, moins calqué sur le modèle masculin et finalement assez éloigné de l’image d’Epinal du tailleur jupe et lunettes écailles.
De Saint Laurent à Vauthier, de nombreux créateurs se sont intéressés à lui et, même si, à part quelques chanceuses, tout le monde ne peut pas se permettre de filer au bureau en rose fluo, le sujet s’est détendu. Il colle bien sûr et toujours aux types socio-professionnels concernés, mais il évolue aussi en fonction des tendances globales de la mode et sait jouer avec les classiques. Revoyons quelques indispensables du genre : Les escarpins. Pour la plupart d’entre nous, rendez-vous professionnel rime avec 6 cm de hauteur minimum, selon le seuil de tolérance sur une journée, noirs de préférence et souvent pointus pour plus de chic. Evidemment, se percher provoque immédiatement une élévation de l’estime de soi et un profond sentiment d’assurance, en tout cas pout toutes celles mesurant moins d’1m75. C’est donc tout naturellement que l’on opte pour cet outil de mise à niveau automatique face à l’autorité souvent masculine. La couleur sera admise aux beaux jours, pour des événements particuliers ou sur un jean pour un Friday Wear un peu smart.
La veste de tailleur.
Elle est le symbole de la révélation professionnelle. Fini impeccable, allure stricte et contrôlée, la veste de tailleur ou blazer assied votre position sociale. On la veut sophistiquée mais pouvant aussi sortir du bureau au cas où…Plutôt tendance smoking pour la coupe irréprochable, elle peut être noire ou marine, et jouer les couleurs plus claires, comme le blanc en été.
Sur un pantalon pour une allure « total control », une jupe pour une séduction mesurée ou une robe pour un « j’assume mes formes et mes charmes », elle est aussi parfaite sur un jean foncé-talons les jours détente ou pour une soirée entre collègues lookées. Eviter les formes spencer, peu flatteuses pour la silhouette et, à l’inverse, les veste-manteaux qui tassent immanquablement !
La robe.
Alternative idéale au pantalon, elle est le secret d’un bon look nuancé, et permet de rester sérieuse sans se prendre au sérieux, sans agresser. Initiatrice du « power dressing », la créatrice Phoebe Philo chez Céline, a parfaitement défini le dressing de la femme moderne et active, comme un véritable outil de pouvoir, la robe en est un élément fondateur, variant formes et couleurs au gré de l’agenda des femmes et permettant une grande liberté de mouvements. Mettre ses formes en «évidence » n’étant plus un aveu de faiblesse, les femmes peuvent se laisser convaincre par le couple veste robe très cohérent ! Victoria Beckham, Prada, Chloé ou encore Jil Sander ne jurent que par ce basique si féminin et leurs collections sont de vrais hymnes au glamour au bureau. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les executive women new-yorkaises, souvent en avance de plusieurs wagons sur les tendances, privilégient les robes cintrées, longueur genoux et à couleurs franches pour aller travailler…
Le Trench.
Au dieu Burberry ont succédé pas mal de modèles inspirés ou non de la forme classique, le fait est que ce vêtement demeure un classique d’entre les classiques et peut s’interpréter de maintes façons sans fausse note. Avec un slim noir et des escarpins, en robe, en jupe, l’imper à la british est une institution qu’il est bon de respecter, surtout sous nos printemps un tantinet capricieux. Foncez-donc mesdames, beige ou noir de préférence, c’est un must, même en off.
Le pantalon noir.
Cette fois-ci, il nous le faut cigarette, près du corps ou slim mais l’époque veut que l’on oublie un peu le pantalon large. Avec un top de couleur un peu blouse, une chemise d’homme ou même un T-shirt griffé, il fait de l’effet sans alourdir l’allure, sous la veste ou le blazer bien sûr.
Les accessoires comme les sacs à main, pochettes, ou les bijoux définissent la silhouette.
L’indémodable sautoir complète ainsi toutes les tenues des femmes d’affaires américaines, il est un must de l’allure working girl décomplexée et sûre d’elle. La « petite joaillerie », phénomène de mode très suivi depuis déjà plus de 10 ans, complète les tenues : mailles or très fines, joncs précieux, manchettes, pierres semi-précieuses, on joue la finesse car on n’a plus besoin de grosse quincaillerie pour prouver qu’on réussit : « less is good » est notre nouveau credo !
Le sac cabas ou cartable de marque, capable de transporter un ordinateur ou un Ipad, fait partie de l’uniforme, tout comme, nous l’avons déjà vu, les cravates ou boutons de manchettes portés en mode détente. Pour les cocktails et les dîners d’affaires, la pochette a fait un retour remarqué et simplifie le look avec élégance.
Le femmes ont acquis bon nombre de droits en quelques décennies, dont celui de pouvoir assumer leur féminité au travail et même si la parité reste un sujet totalement d’actualité dans de nombreux domaines, nous avons, grâce aux créateurs et à de nombreuses working girls très avant-gardistes, réussi à mixer style, confort et ambition.
Loin tout de même des clichés un peu désuets et provocateurs de la série déjantée de Canal +, les nouvelles femmes actives osent la couleur, l’esprit et même le mimétisme avec les looks masculins, sans pour autant se départir de leurs principales qualités professionnelles, ainsi qu’on pouvait le leur reprocher autrefois.
De nouvelles icônes du genre sont nées, d’Anna Wintour ou Victoria Beckham aux héroïnes de séries us engagées, comme le personnage super normé de Robin Wright dans « House of Cards » ou la très féminine Juliana Margulies de « The Good wife », des super-présidentes de multinationales à nous toutes, les femmes entreprennent, innovent et tiennent les rênes de leur portes-monnaies et de leurs dressings sans complexe et les hommes en redemandent. C’est prouvé : une femme active assumant ses charmes au travail est une véritable bombe de séduction…y’a plus qu’à !!!
Marie Masuyer
Journaliste Mode pour Cravate Avenue
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