il pleut, homme vetu d'un manteau et parpluie

@Andrey Kiselev

 

Le manteau :

Avant même d’essayer de comprendre pourquoi, chaque année à la même époque on essaie de se persuader que, non l’automne et l’hiver et leur lots de petits désagréments climatiques ne passeront pas par nous, que nous voilà déjà à espionner les manteaux en tous genres dans les magazines et autres vitrines de saison. Le manteau ! Ah quelle belle invention que cet accessoire de mode, pour une fois aussi stylé que pratique ! Car si l’on réfléchit bien, il existe peu de vêtements aussi nécessaires et indispensables que celui-ci sous nos latitudes un peu capricieuses.

De tout temps, le manteau a tenu une place particulière dans le vestiaire masculin. Autrefois signe ostentatoire d’un certain statut social avant même d’être utile, il a vite fait office de protecteur anti-intempéries.

Pendant l’Antiquité, la toge, ancêtre du manteau s’il en est, se portait pour se différencier des esclaves. On s’enroulait dedans comme dans un cocon de bienséance et paradait en citoyen libre sous cet énorme morceau de tissu drapé. Au moyen-âge, les nobles étaient les seuls à pouvoir arborer ce que l’on appelait à l’époque la « houppelande ». Cet habit, sorte de robe de chambre améliorée, tantôt longue, tantôt courte, avec de très longues manches allant jusqu'au sol, un collet droit, serré à la taille par une ceinture, était porté en plusieurs occasions et pas seulement pendant l’hiver. La nature du costume déterminait la longueur de la houppelande. Pour aller au bal, elle était courte, parfois si courte qu'elle couvrait à peine le dessus des cuisses. Pour les pages et les valets, ainsi que pour les costumes de chasse, il était de règle qu'elle descende jusqu'au-dessus du genou. Les houppelandes longues étaient de mise pour les réceptions ou la promenade. Ce vêtement était aussi souvent orné de décorations ayant pour fonction de montrer la gloire et le prestige de la personne qui le portait. Broderies, perles ou étoffes précieuses rivalisaient ainsi de majesté, et l’intérieur en velours, satinlaine ou encore fourrure animale n’avait rien à lui envier.

Au XVème siècle, le manteau comme nous pourrions l’entendre de nos jours, commence tout juste à se démocratiser pour devenir peu à peu totalement populaire. Après un passage par la redingote au XIXème, il revient peu à peu vers le milieu du siècle, sous l’appellation « pèlerine » ; cette nouvelle version et appellation provient de l’utilisation de ce vêtement à de multiples usages : manteau de voyageurs, couverture pour dormir ou s’asseoir, nappe pour les repas à l’extérieur durant les pèlerinages très fréquents au xixe siècle. La pèlerine avait aussi l’avantage de créer une égalité entre toutes les couches sociales, car elle était portée dans tous les milieux : aristocrates, officiers, grands bourgeois et bourgeois, mais aussi paysans et bergers. Paradoxalement, elle resta encore en vogue dans certaines classes aisées au xixe siècle, elle fut abandonnée par la classe ouvrière au début de l’ère industrielle.

Toujours plébiscité dès les premiers frimas venus, le manteau a donc gardé sa cote de popularité en se diversifiant et en se déclinant au fil des saisons. De nos jours, tous les genres, styles, longueurs ou matières sont quasiment permis, les collections et les créateurs adorent jouer avec cette pièce intemporelle en multipliant les géométries, les coupes et les détails.

Pour bien choisir le modèle qui vous correspond le mieux, voyons ensemble les différentes possibilités qui s’offrent à vous, car le manteau doit vous tenir au chaud et être confortable, mais aussi coller à votre silhouette et ne pas vous alourdir !

 

Choix des styles :

Selon que vous êtes plutôt moyen de taille et de corpulence, grand et fin ou plutôt baraqué, les compagnons idéaux de votre saison froide pourront être le manteau trois-quarts,  le long, le duffle-coat, le caban, la parka ou même la doudoune. Un modèle long vous tasserait un homme moyen à coup sûr. A l’inverse, la parka sur un grand doit être choisie avec prudence !

Concernant le genre du manteau, vous choisirez donc avec en tête, le désir de pouvoir  le porter en toute occasion (à moins de pouvoir vous en

offrir plusieurs) avec un col pouvant se relever et vous protéger un minimum, et de préférence dans des tons neutres, type noir, marine, gris ou beige.

La coupe et la couleur vous permettront parfois de le porter au-dessus de vos costumes de travail, comme sur vos tenues plus casual, et vous n’aurez pas l’impression d’être engoncé.

Ne négligez surtout pas la qualité de la matière. Choisissez une laine-cachemire plutôt qu’un mélange synthétique, si possible (les 100% cachemire étant bien sûr plus chauds mais aussi beaucoup plus couteux). Pour les mélanges synthétiques, essayez de trouver un mix 70% laine minimum pour plus de confort et de tenue, la laine étant un excellent isolant thermique. N’hésitez donc pas à bien regarder les étiquettes avant de passer à la caisse. Vous pourrez aussi choisir le tweed, ce tissu d’origine écossaise à base de laine cardée et très flexible. Cette matière emblématique du style britannique est aussi douce, robuste, chaude et imperméable ! Le Harris Tweed, le type de tweed le plus iconique, se retrouve aussi dans la confection de nombreux costumes.

Petit panorama des formes au top pour l’hiver 2016-2017 :

Le caban :

homme en caban et chemise blanche

@MaxFrost

Comme nous l’avons déjà vu, le caban trouve ses origines au nord de l’Afrique, mais serait arrivé jusqu’à nous par le biais des marins. Souvent bleu marine, il est reconnaissable à son col assez large, son boutonnage traditionnel et ses boutons initialement ornés d’ancres, ses poches en biais et sa laine très épaisse.

Si sa forme est devenu un classique des vêtements d’hiver, il existe désormais dans une multitude de couleurs et de qualités. Tout comme la parka, on veillera tout d’abord à vérifier sa teneur en laine véritable. Les 70% de rigueur s’appliquant également à ce manteau dont la tenue doit être irréprochable. Un caban tout mou fait vite cheap et ne résistera pas à plusieurs saisons. Etant considéré comme un manteau court, le caban sied aux hommes petits et de taille moyenne, tout comme aux plus grandes statures. Facile à accorder, il se mélange avec tous les styles, accepte toutes les silhouettes, du jean-basket au chino-derbies. On évitera peut-être la surcouche sur blazer qui risque de faire un peu négligé et froissera peut-être votre costume. Sur un pull irlandais, une chemise en jean ou à carreaux style bûcheron, il sera à la quintessence de son aura.

La Parka :

 Toujours dans la hype cette saison, la parka est déclinée par de nombreuses marques dans des coloris et des styles différents. Souvent dotée d’une capuche bordée de fourrure naturelle ou non, elle est bien molletonnée, se porte mi-cuisses pour une protection optimale et sort en toute occasion.

La plupart d’entre elles se ferment avec une fermeture éclair puis un boutonnage pour stopper les intempéries. Issue des vestes de paquetages militaires des soldats américains pendant la guerre du Vietnam, elles-mêmes inspirées des vestes trois-quarts que l’on pouvait déjà observer sur les militaires, aviateurs dès la première guerre mondiale, elle présente souvent de multiples poches. Les grands et les moyens gabarits seront très à l’aise avec cette coupe avantageuse, même si désormais l’on peut trouver des modèles de longueurs très variables.

Le duffle-coat :

homme seul en manteau qui attend près d'un arbre

@Axel Bueckert

Comme son nom l’indique, ce vêtement d’hiver appartient au patrimoine stylistique anglais. Utilisé par la Royal Navy, dès le milieu du 19ème siècle, et rendu populaire par le maréchal britannique Montgomery, ce manteau mi-long en laine très épaisse est un objet iconique du look british.

Sac homme, SIMON CARTER, Bexhill Black

Sac homme, SIMON CARTER, Bexhill Noir

Avec sa fermeture à cônes de bois et de corde, sa capuche, ses empiècements au niveau des épaules et ses poches plaquées, il est l’allié des looks smart et des hommes de toutes tailles (attention tout de même à ne pas le choisir trop long pour les petits !). Idéale avec des pantalons en velours côtelé, un pull et des richelieu, le duffle-coat est un nid douillet dans lequel passer l’hiver devient un vrai plaisir. On évitera, tout comme pour le caban, de l’associer à des costumes habillés, et on le choisira camel, marine, kaki ou gris pour plus de profondeur.

Le blouson molletonné ou fourré :

homme en blouson et lunettes

@ Michael Eichhammer

 L’époque est clairement au retour de la forme bombers et au classique blouson en jean court et cintré. Ces deux modèles courts sont disponibles en versions légères et doublés de molletons ou de fourrure type agneau.

Pour des corpulences grandes et baraquées, ils sont tout à fait adaptés. Le hic est simplement la venue des températures plus extrêmes, et durant lesquelles ce genre de manteaux ne fait pas vraiment le poids. On les réserve donc aux débuts de l’automne, pour les journées encore ensoleillées d’hiver, et on les accessoirise de chèches, d’écharpes et de gants si besoin.

La veste de chasse :

portrait d'un homme en veste

@jozzeppe777

 Véritable star en Angleterre, la quilted jacket est de sortie tous les weekends dans les cottages outre-Manche. A l’origine assemblage de deux couches de tissus cousues ensemble avec au milieu une troisième pour conserver la chaleur, la veste type Barbour n’est finalement née qu’aux alentours de 1965, des mains d’un artisan lui-même friand de nature et traditions, et sera initialement destinée aux amateurs de pêche et de chasse. Grâce à sa coupe simplissime et son confort, son succès va vite exploser jusqu’à intéresser her Majesty herself, puis toute la gentry londonienne.

Très facile à porter donc, sa coupe privilégie les mouvements, ses détails matelassés lui donne une allure casual-chic, et elle se porte aussi bien sur un jean-boots que sur un pantalon de coton-mocasssins. Emblème du gentleman-farmer à l’anglaise, elle est aussi à l’aise à la campagne qu’en ville et n’a pas fini de charmer les adeptes du style cool-chic !

Le pardessus :

homme en manteau et chèche

@Family Business

Ce manteau au nom semblant un peu suranné, reste pourtant un excellent basique pour les adeptes des lignes droites et élégantes. Parfait, comme son nom l’indique, pour couvrir un costume ou un pull, il est souvent en laine (même recommandations donc que pour les cabans et parkas quant à la qualité), arbore un col assez large type blazer, et une coupe droite.

De nos jours, certains pardessus jouent plus facilement l’over-size pour une ligne moins stricte, et s’adapteront plus aisément aux gabarits plus costauds.

On privilégiera ce modèle pour les occasions plus chics, et on optera donc pour des coloris marine, noir ou gris selon les couleurs que l’on porte le plus en-dessous.

L'imperméable ou trench-coat :

jeune homme en imperméable chic

@ arizanko

 Inspiré lui-aussi du vestiaire militaire, le trench n’est certes pas le vêtement le plus adapté aux températures très basses, mais suffit amplement à une grande partie de nos automnes français.

Long ou mi-long, ceinturé, boutonnière croisée, il se décline à nouveau dans de nombreux coloris, même si l’original était plutôt dans des tons de beiges ou de marine ; le beau trench coat est en coton assez épais, possède une doublure parfois un peu molletonnée, et si vous choisissez la version en synthétique, veillez à ce que le tissu ne se froisse pas d’un simple coup d’œil, ce qui pourrait rapidement vous donner une allure négligée.

Le trench est à classer dans la catégorie des vêtements plutôt chics, il ne se porte pas avec n’importe quoi.  Sur un costume, il assume très bien son rôle, sur un jean-basket, il sera moins cohérent. Ne le choisissez pas trop court, ce qui vous donnerait un petit air coincé, et agrémentez-le de belles écharpes ou de foulards un brin décalés pour casser sa rigueur sous jacente.

Le bilan :

Pas de raison pour vous désormais de ne pas trouver manteau à votre dimension et votre style. Le choix est vaste pour passer l’hiver au chaud et fashion ! N’hésitez pas non plus à investir dans de belles pièces quand vous en avez les moyens, car elles traverseront plusieurs générations ! Combien d’entre vous ont ainsi piqué le caban ou la veste en cuir de leurs pères dans leurs jeunes années ?

 

Marie Masuyer

Journaliste Mode pour Cravate Avenue

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