Mariés profitant de leur mariage et leur fête
@ Monkey Business

« Le mariage est la volonté à deux de créer l’unique. » F. Nietzsche

Les jours ensoleillés reviennent, les journées rallongent, et dans l’euphorie de cet intense renouveau, se profile aussi la saison des mariages. Au fil des heures les choses se précisent, ce projet que l’on porte à deux pendant de longs mois, dans l’enthousiasme et parfois dans l’angoisse, dans une extrême impatience et parfois avec un certain sentiment de confusion, et cette impression particulière de sauter dans le vide…le jour J, le D Day, de quelque façon que l’on puisse l’appeler, le jour de votre mariage est une de ces occasions d’une vie sur laquelle il ne faut pas déraper. Aucun faux pas n’est permis, en matière d’attitude comme d’apparence, les yeux des dizaines (voire centaines selon vos moyens et connaissances) d’invités regroupés autour de votre couple idyllique, seront braqués sur vos moindres aspérités, alors, sans vous mettre de pression, il va falloir assurer un max !

Dans le cortège des joies inhérentes à l’organisation de noces, la tenue est un incontournable, que ce soit pour la mariée, le marié, les mariées ou les mariés, depuis l’adoption du mariage gay. Avec quelques décennies d’avance, votre fiancée aura déjà effectué une centaine d’essayages de robes, que vous n’aurez même pas envisagé de vous y prendre une semaine avant la date fatidique pour aller choisir un costume chez votre tailleur ou dans votre magasin préféré ! Première erreur à éviter ! On anticipe, et on colle au calendrier de la robe de mariée. On se renseigne sur les codes couleurs choisis, le cas échéant par l’heureuse élue, pour éviter les tons qui jureront avec, fleurs, accessoires ou même tenue. On est en équation totale, on reste en communication tout au long des préparatifs, sans entrer dans les détails, mais en essayant d’accorder ses violons sur les styles, ambiances et standings retenus pour cette belle fête. Mais on prend aussi en compte les nouvelles règles de la tenue de mariage, laissant libre cours aux interprétations des classiques et se référant pleinement aux différents styles de vies des mariés, plus ou moins emphases avec les traditions.

portrait vintage d'un homme jeune élégant
@LiliGraphie

Mais au fait, depuis quand les codes vestimentaires de nos cérémonies de mariage, ces préceptes nous imposant de porter des tenues de gala, du blanc pour les femmes et des costumes, queues de pie ou jaquettes pour passer devant Monsieur le Maire, existent-ils ?

Pas si évident que cela à déterminer, même si, dans la plupart des textes et iconographies historiques, on retrouve une émergence de la couleur blanche pour la mariée et d’une tenue vestimentaire masculine moins strictement définie, mais basée sur des silhouettes très habillées, depuis la fin du 17ème siècle en Europe.

Auparavant, pas vraiment de vêtements distinctifs pour s’unir pour la vie. On sortait les vêtements du dimanche ou on étrennait de nouvelles tenues pour l’occasion, destinées à être portées ultérieurement. Seule la robe de mariée était accessoirisée de tous les bijoux possédés par la fiancée, et richement ornée de fleurs et colifichets divers.

Dès le milieu du 18ème siècle, les robes de mariées dans lesquelles domine le blanc se font de plus en plus nombreuses au sein des milieux aristocratiques et bourgeois, décorées de motifs floraux, d’or et d’argent et concurrençant les couleurs vives, jusqu’à l’apogée du néo-classicisme, imposant l’immaculé en toute circonstance et en référence à la simplicité de l’époque antique. Et les hommes revêtissent leurs costumes de gala, leurs éventuels uniformes d’apparat pour les militaires, ou leurs habits du dimanche pour les moins aisés.

Au second empire, les mariages de l’empereur Napoléon III et d’Eugénie de Montijo, ainsi que de la reine Victoria, seront emblématiques des milieux aisés, avec robes de cour blanches resplendissantes pour ces dames, et uniformes et placards de décorations pour ces messieurs. A jour spécial, vestiaire exceptionnel, l’important n’est pas d’être à son aise, mais bien de montrer ses plus beaux atours, quelle que soit votre ascendance sociale.

La Révolution Industrielle et la croissance économique qui l’accompagne, permettront ensuite de faire du mariage le plus grand événement familial, et de reléguer entre autres choses, les costumes traditionnels aux jours de fêtes régionales.
On adoptera alors l’habit ou le frac. Après la guerre de 7 ans (1756-1763), l’anglomanie, véritable phénomène dans les mutations de l’élégance au masculin, est à l’origine de la plupart des tenues masculines actuelles qui ne subiront d’ailleurs que très peu de transformations entre la fin du 19ème siècle et aujourd’hui.

La jeunesse se passionne déjà pour les modes de vie anglais. A Paris, les philosophes britanniques jouissent d’une belle popularité, mais c’est essentiellement la passion des britanniques pour le cheval, qui va influencer la mode masculine. Les tenues portées par les anglais pour monter sont plus adaptées et plus légères que les lourds habits portés par les Français. Peu à peu, l’aristocratie et la bourgeoisie françaises vont modifier leurs habitudes vestimentaires en fonction de ces nouveaux critères. La soie va être abandonnée au profit de la laine, plus pratique et moins fragile. Lors des mariages, l’habit, le frac, la jaquette et autres déclinaisons deviennent incontournables…

Tous deux désignant la jaquette ou la queue de pie, le frac est d’origine anglaise, et dérivé du terme « frock » désignant un vêtement masculin, quand l’habit est d’ascendance française. La mode du 19ème siècle a mis en place les codes d’utilisation de ces basiques de l’élégance masculine, autrefois portées lors du mariage et autres circonstances, mais beaucoup moins usités de nos jours, à part dans certaines cérémonies huppées, ou au collège anglais d’Eton dont le frac est un des uniformes de rigueur…


les mariés profitant de leur réception chic

Les tenues pour le marié

La jaquette :

on peut penser qu’elle est le prolongement de l’habit à la française, dans ses formes, car comme l’habit porté sous Louis XVI, ses pans arrondis s’écartent à partir du bouton sur l’estomac.
En France, elle doit par exemple ses lettres de noblesse au fameux marquis Boniface de Castellane, célèbre dandy du XIX ème siècle et grand amateur d’équitation. Il portait la jaquette le matin pour se promener à cheval au Bois de Boulogne et imposa un style très novateur à la bonne société parisienne.
Obligatoire pour pouvoir assister à la célèbre course hippique d’Ascot, elle est la tenue des grandes cérémonies de journée et devient le costume de mariage « officiel » en France.

Cravate Ascot en soie, Elefante, Fait à la main, 39,90 euros
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La plupart du temps en drap de laine noire ou grise, elle se porte avec un gilet gris perle ou blanc, un ascot, sorte de cravate en soie se portant près du cou et se présentant sous la forme d’une bande aux extrémités plus larges, accompagnée de sa perle, et d’un haut de forme. Une élégance hors temps et sans défaut, mais qui demande aussi une silhouette assez élancée pour paraître au mieux de sa sophistication.


garcons d'honneur pour le mariage
@ninice64

La queue de pie :

est la version civile du vêtement d’apparat porté par les fonctionnaires et les officiers depuis le Directoire. En tenue de jour, elle pouvait être de couleurs différentes suivant les époques.

C’est vers 1860 que cet habit est devenu tenue de soirée d’abord, en adoptant définitivement la couleur noire, puis tenue de mariage, en déclinaison de la jaquette. Cette habitude venait à priori des gentlemen-farmers, qui chevauchant sans cesse à travers leurs propriétés durant la journée, ne voulaient pas dîner dans les odeurs de cheval qu’ils rapportaient avec eux. Ils revêtaient ainsi un vêtement copié du vestiaire militaire pour passer à table, habitude élégante qui se diffusa rapidement en ville.

couple chic et élégant en costume et robe
@brunella fratini

Les basques de la queue de pie arrivent aux genoux en formant un arrondi plus ou moins pointu qui rappelle la queue de la pie. Ne pas confondre avec la queue de morue (mais si !) dont la basque est plus courte et rectangulaire.
Cette tenue se porte obligatoirement avec un gilet blanc en coton piqué, ainsi qu’une chemise à col cassé et un nœud papillon. Le pantalon, noir, est toujours composé de deux bandes de satin sur les cotés extérieurs. Le haut de forme, indispensable lui aussi, complète la tenue.

L'habit :

déclinaison plus simpliste de ces dernières tenues, apparaît au cours du 19ème siècle. Une mode qui ne fit pas longue vie chez les nouveaux romantiques car représentant pour ces derniers, le signe de reconnaissance des dandies et de la bourgeoisie financière de la révolution industrielle. Des tons trop sombres à leur goût et réservé donc à des soirées mondaines, des « mises habillées », tandis que les couleurs sont reléguées aux costumes de jour et de campagne. Composé d’un pantalon noir ou bleu à bordures de soie noires, d’une veste à queue de pie assortie, d’une chemise à boutons cachés et à col cassé de couleur blanche, d’un gilet blanc et d’un nœud papillon blanc, il peut aussi s’accessoiriser de gants blancs et d’un haut-de-forme noir. Il se porte encore souvent en soirée, après la cérémonie du mariage.


costume et accessoires de marié
@ strippoli

Le smoking :

né aux alentours de 1860, et dessiné par le tailleur londonien Henry Poole & Co pour le roi Edouard VII, alors qu’il était encore Prince de Galles, était destiné aux soirées du Prince aux tables de jeu, et donc pensé sans basques pour ne pas risquer de les brûler avec les cigares et cigarettes de ces messieurs. Appelé « Dinner Jacket » au Royaume-Uni, il fut ensuite importé aux Etats-Unis par James Potter, qui fut observé au Tuxedo park Country Club de New York en 1886 portant un veston à revers de satin brillant au lieu de la traditionnelle jaquette-cravate blanche, et présenta son veston comme une variante de la veste que portaient les britanniques au fumoir. La version US prit donc le nom de « Tuxedo ». Cet ensemble d’une veste un peu courte, en drap de laine et de mohair noir et plus rarement blanc, droite ou croisée, et d’un pantalon à galons de soie accompagné d’un gilet, se décline en version Deauville : droit, un bouton, à col châle ou à cran aigu et en version Capri : croisé, une, deux ou trois paires de boutons, à revers à crans aigus.

le groom des mariés
@ strippoli

Le costume 3 pièces :

Autre option très chic, et héritée de traditions d’élégance anciennes, le costume trois pièces. On oublie de préférence la version très guindée avec lavallière pour en faire une interprétation plus actuelle. Encore assez démodée il y a quelques années, ce costume complet a effectué un retour en grâce sensationnel. Les hommes s’intéressant plus à la mode, étant plus sensibles à une élégance intemporelle, il fut l’un des premiers signes de retour aux classiques dans le sérail fashion masculin, correspondant à une forme d’aboutissement de la classe masculine. Une silhouette empruntée au vestiaire traditionnel qui permet malgré tout de se démarquer. Elément phare du look, le gilet. En tout premier lieu, et surtout à l’occasion de votre mariage, évitez si vous le pouvez le prêt-à-porter, et choisissez le sur-mesure ou demi-mesure. Un gilet taillé sur le corps structurera votre silhouette et vous donnera une prestance aristocratique. Un gilet lambda risque de vous coller le syndrome « garçon de café », beaucoup moins sexy le jour J. Il sera aussi très flatteur sur les hommes plus enveloppés, un gilet de couleur sombre et bien coupé cache les rondeurs et le tailleur saura adapter chaque pièce à la bonne mesure pour faire de vous un Adonis.

couple le jour de leur mariage
@ kuco

L’harmonie du costume trois pièces reposant sur un code très précis, mieux vaut donc faire appel à de vrais professionnels. Selon l’usage, il ne faut absolument pas apercevoir la chemise entre gilet et pantalon, le gilet devra donc descendre un peu plus bas, ou l’on privilégiera les pantalons à tailles hautes. Le bas du gilet devant tomber sur le haut du pantalon, on choisira des bretelles pour ne pas créer d’effets soufflet avec une boucle de ceinture. Le haut devra de son côté, apparaître au-dessus des boutons de la veste à un, deux ou trois boutons. Pour laisser un peu respirer l’ensemble, on évitera tout de même de boutonner le « veston » trop haut et paraître engoncé. A vous de choisir le bon équilibre au moment de l’essayage. A cinq ou six boutons, on restera sur une version croisée avec encolure plongeante et double boutonnage que l’on portera sous une veste droite. Vous ne fermerez bien sûr jamais le dernier bouton.

Pour un événement aussi important, vous aurez le choix dans les matières et les coloris.
Carreaux, tartans, piqué blanc ou couleur assortie aux codes de la mariée, à vous de faire vibrer le gilet !
Bien entendu, le costume trois-pièces ne souffre pas l’absence de cravate, qu’il vous faudra accorder avec le reste de la tenue, ainsi qu’avec, à nouveau, les teintes choisies pour toute la cérémonie.
Vous l’aurez compris, le temps où l’on se limitait aux costumes sombres et classiques pour son mariage est révolu. Et même si de nombreux codes restent d’actualité, les fiancés peuvent désormais se permettre des fantaisies très actuelles et personnaliser leur mariage au gré de leurs styles et de leurs envies du moment.


Couple élégant enlacé,  sur le côté aprèté avec la barbe, la moustache, la cravate ou le noeud papillon et des bretelles - la Jeune mariée dans la robe de mariage en blanc
@maynagashev

Les styles et looks du marié

Le Dandy :

Le dandy sera par exemple attentif à garder un look très glamour-chic. Il évitera d’en faire trop mais soignera son allure de la pointe de ses cheveux à celle de ses chaussettes en soie, en passant par son col de chemise. Grande star des mariés dandy depuis quelques mois, les nœuds-papillons survolent de nombreuses cérémonies de leurs couleurs vives et de leurs imprimés tendances.

Numéro un du moment, le Liberty fête l’amour et les beaux jours, sur fond beige de préférence pour ne pas entrer en conflit avec la robe de mariée souvent ivoire. Si vous êtes mince, choisissez un nœud de taille modeste et au contraire, un modèle imposant si votre carrure est plus imposante.
Si le nœud papillon à motifs ne l’enchante pas, l’option gilet à double boutonnage sous veste droite et de couleurs fortes ou à motifs écossais fera tout à fait l’affaire d’une silhouette un peu décalée.
Il pourra aussi se tourner vers un costume croisé d’inspiration Navy. Encore assez avant-gardiste, cette option à choisir dans des tons bleus profonds, beiges ou sable et à accorder de cravate à motifs légers et pochette assortie, est résolument chic et ne passera pas inaperçue.


cravate six plis boutons de manchette nacre et pochette noir
Cravate soie 6 plis, Nero, Faite à la main - 
Simon Carter, Nacre octogonale - Pochette CLJ, noir, motifs fleurs


Le smoking sera aussi une alternative intéressante. Très élégant, il est parfait en cette occasion, assorti à une cravate noire ou à motifs très discrets, ou à un nœud papillon épuré.


jour de mariage a Budapest
@prostooleh

Le Hipster se marie :

Le Hipster a souvent horreur du protocole et le bohemian chic est un Must avéré depuis les happenings jetset des mariages de Kate Moss ou de ses copines so trendy ! On peut donc dire que tenter le mariage hipster sera une vraie aventure fashion. Si votre future épouse joue le jeu, ce sera un carton plein.
bretelles hercules beige montre noir simon carter
Bretelle 3 attaches Hercule cuir marron, sable - 
Montre Simon Carter, WT1905B
Robe néo-romantique, couronne de fleurs fraîches et pieds nus, vous pourrez lui dire oui avec chemise légère aux manches relevées, bretelles, nœud papillon, gilet en coton, lunettes rondes, barbe de trois jours très entretenue, chapeau et pantalon skinny.
amour et joie
Tout cela sur une plage isolée ou à la campagne au milieu des vaches : une vraie idée du bonheur version 2016.
Pour les allergiques au conformisme, pas de panique, vous pouvez vous octroyer quelques libertés stylistiques même le jour de votre mariage. On ne vous blâmera pas (trop) si vous omettez exceptionnellement le port de la cravate, si et seulement si, vous mettez la gomme sur le reste de la tenue. Chemise et costume devront être au top, impeccables, tant en terme de matières, de style ou même et surtout de coupe.

Concernant les chaussures, la tendance actuelle est à la couleur marron clair, pour déconnecter un peu des traditionnels souliers noirs lacés et un peu rigides…à méditer.

Les fautes de goût pour les mariés :

  • Ne jamais éclipser la mariée avec une tenue blanche, qui plus est tout sauf chic !
  • Si vous préférez les tons clairs, optez pour les gris légers ou les couleurs sable.
  • Pas de costume brillant ! Laissez donc la primeur de briller à votre belle.
  • Pas de chemise fluo ni de cravate à motifs voyants.
  • Pas d’accessoires trop voyants, type chaîne en or, gourmette ou diamant à l’oreille…on les oublie à la maison pour le jour J.
  • Pas de tons orange, fuschia ou rouge, beaucoup trop agressifs pour ces occasions.
marié heureux très élégant avec ses boutons de manchette de luxe se préparant pour le grand jour
N’oubliez pas les accessoires ! Montres, pochettes, chaussettes, boutons de manchettes, ceintures, vous les accorderez aux tons de votre tenue, sans jamais dépasser trois teintes différentes. On ne mixe pas non plus l’or et l’argent.
Et un dernier conseil : ne stressez pas ! Vous allez vivre le plus beau jour de votre vie et votre amoureuse vous a choisi comme vous êtes ! Alors avec tous ces bons conseils et votre mine des beaux jours, vous serez forcément au top pour votre nouvelle vie à deux !


Marie Masuyer

Journaliste Mode pour Cravate Avenue

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