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Plymouth Barracuda : L’Autre Visage du Muscle Car Américain

Plymouth Barracuda : L’Autre Visage du Muscle Car Américain

Catégories : Voitures et Motos

L’évocation des muscle cars américains ramène souvent à l’avant-scène des modèles cultes tels que la Ford Mustang, la Chevrolet Camaro ou la Dodge Charger. Pourtant, il existe un autre nom qui, à lui seul, a contribué à forger l’image de puissance et de fougue de cette catégorie légendaire : la Plymouth Barracuda. Lancée en 1964, soit deux semaines avant la mythique Mustang, la Barracuda est une voiture qui a su traverser les époques tout en incarnant, à chaque phase de son évolution, l’esprit même du muscle car. Elle est née sous le signe d’une concurrence acerbe, à une époque où les constructeurs américains se faisaient la guerre sur le terrain du design, des performances et de l’innovation. Et pourtant, malgré ce climat compétitif, la Barracuda a réussi à graver son nom dans l’histoire, devenant pour certains collectionneurs une véritable perle rare, à l’instar d’une Ford Mustang ou d’une Chevrolet Corvette.

Pour l’homme moderne qui apprécie l’élégance, le style et la prestance, la Plymouth Barracuda apparaît comme un choix aussi inattendu que convaincant. Son héritage se fonde sur un mélange de lignes audacieuses, de blocs moteurs ultra-performants et de partis pris esthétiques qui la rendent immédiatement reconnaissable. À travers ses différentes générations (de 1964 à 1974), elle a connu des métamorphoses successives, allant d’un look fastback singulier à une silhouette plus agressive et plus musclée. Son ascension est étroitement liée à l’explosion des pony cars, ce segment où la jeunesse américaine se ruait pour goûter à l’ivresse d’un V8 ronronnant et d’un capot interminable. Aujourd’hui, la Plymouth Barracuda suscite toujours le même frisson chez les passionnés de mécanique et de belles carrosseries. Qu’il s’agisse d’un modèle de première génération, un brin timide au regard des standards ultérieurs, ou d’une version survitaminée de la troisième génération arborant un 440 ci ou un Hemi 426, la Barracuda symbolise la liberté et la quête de sensations pures. Son histoire est aussi celle d’une marque : Plymouth, filiale de Chrysler, qui a su marquer l’Amérique de son empreinte en offrant des modèles abordables et redoutables en termes de performances.

Dans les lignes qui suivent, nous plongerons dans l’univers fascinant de la Barracuda : de son origine à ses évolutions marquantes, en passant par les motorisations, les moments clés de son palmarès en course, et les anecdotes qui l’ont rendue si attachante. Vous découvrirez la rencontre subtile entre un design osé et une mécanique rugissante, entre le raffinement d’une silhouette bien proportionnée et le grondement rauque d’un V8 typique des années 1960-1970. Bien plus qu’une simple voiture de collection, la Plymouth Barracuda incarne pour beaucoup un art de vivre, une parenthèse hors du temps, et un hommage vibrant au muscle car dans toute sa splendeur.

Les Racines de Plymouth et la Genèse du Modèle

Pour comprendre la naissance de la Plymouth Barracuda, il est essentiel de se pencher sur l’histoire de la marque Plymouth elle-même. Filiale du géant Chrysler, Plymouth est créée en 1928 pour occuper le segment des véhicules plus abordables, capables de concurrencer Ford et Chevrolet. Au fil des décennies, Plymouth s’impose comme une marque de confiance, reconnue pour ses berlines et ses véhicules à vocation familiale, tout en cultivant l’envie de se distinguer sur le plan sportif.

Dans les années 1950 et 1960, la guerre des performances et des designs audacieux prend une ampleur sans précédent : les constructeurs veulent tous proposer des modèles charismatiques, destinés à une clientèle plus jeune et avide de sensations fortes. Au début des années 1960, Chrysler commence à développer des plateformes plus compactes pour mieux répondre aux attentes d’un marché en pleine mutation. La Plymouth Valiant, présentée en 1960, sera l’un des piliers de cette nouvelle génération de voitures plus agiles et moins imposantes que les berlines traditionnelles. C’est justement à partir de la plateforme Valiant que la Barracuda va voir le jour. Les ingénieurs de chez Plymouth décident de créer un véhicule qui puisse concurrencer la Ford Mustang, un concept que les rumeurs annoncent déjà comme révolutionnaire.

Mais Plymouth parvient à prendre une légère avance en commercialisant sa Barracuda le 1er avril 1964, soit 16 jours avant la sortie officielle de la Mustang. Le nom « Barracuda » est soigneusement choisi pour suggérer la rapidité et l’agressivité, qualités que la marque souhaite associer à ce nouveau modèle. Toutefois, la première génération de la Barracuda (1964-1966) se positionne davantage comme un « sporty compact » que comme un véritable pony car. Sa carrosserie fastback particulière, avec une vitre arrière imposante, illustre une audace de style qui intrigue autant qu’elle séduit. Malgré un certain décalage par rapport à la Mustang en termes de communication et de notoriété, la Barracuda jette les bases d’une famille de véhicules qui gagnera en muscle au fil des années. L’ambition de Plymouth est alors claire : offrir une alternative solide, compétitive, et néanmoins abordable, dans le créneau émergent des compactes sportives. La Barracuda deviendra bien plus qu’une simple concurrente de la Mustang, évoluant progressivement en muscle car redoutable, capable d’aligner des motorisations V8 performantes et de revendiquer une identité propre au sein du clan Chrysler.

La Première Génération : Un Air de Défiance (1964-1966)

Lancée quelques semaines avant la Ford Mustang, la première Plymouth Barracuda propose un design marquant : la carrosserie fastback, avec sa large lunette arrière incurvée en verre, attire immédiatement l’attention. Cette singularité esthétique résulte d’un désir de se démarquer clairement de la concurrence, tout en capitalisant sur la base mécanique de la Plymouth Valiant.

Sous le capot, la Barracuda se contente au départ de motorisations assez modestes, allant du 6-cylindres en ligne Slant-6 de 170 ci (2,8 L) ou 225 ci (3,7 L) à un petit V8 LA 273 ci (4,5 L). Les puissances délivrées varient de 145 à plus de 200 chevaux, ce qui est encore loin des gros V8 qui feront la gloire des muscle cars ultérieurs. Mais l’essentiel n’est pas là : la Barracuda ouvre la voie à un design novateur qui fait la part belle à l’espace intérieur et à un look sportif. Malgré ce parti pris, la première génération de Barracuda ne rencontre pas immédiatement le succès commercial escompté. Ford, de son côté, déploie d’énormes moyens pour faire de la Mustang la coqueluche de l’Amérique. Plymouth, moins active sur le plan marketing, se voit cantonnée à un second plan malgré les qualités objectives de son modèle.

Cette première Barracuda n’est pas encore le muscle car pur et dur que l’on associe à la marque ; elle se présente plutôt comme une compacte sportive, pratique pour la vie de tous les jours, tout en offrant un tempérament ludique. En 1965 et 1966, Plymouth affine toutefois la proposition en déclinant la Barracuda avec le commutateur Formula S Package. Celui-ci inclut notamment des suspensions plus fermes, un tachymètre, une barre antiroulis à l’avant, et souvent le V8 273 ci à quatre corps de carburateur, délivrant jusqu’à 235 chevaux (version Commando V8). Ces aménagements posent les bases d’une Barracuda plus incisive, qui commence à se rapprocher de l’esprit pony car. Sur les circuits locaux, quelques écuries privées l’engagent dans des compétitions SCCA, démontrant un certain potentiel sportif. Pour autant, il faudra attendre la deuxième génération pour que la Barracuda s’émancipe vraiment de sa plateforme Valiant et adopte une ligne plus affirmée, dans la lignée du marché en pleine mutation vers des véhicules plus musclés et plus radicaux.

La Deuxième Génération : L’Affirmation d’un Pony Car (1967-1969)

Avec le millésime 1967, Plymouth offre à sa Barracuda un visage nettement plus sportif, en redessinant sa carrosserie et en s’éloignant partiellement de la base Valiant. Trois déclinaisons de carrosserie sont proposées : coupé notchback, fastback et cabriolet, de quoi ratisser plus large et tenter de satisfaire diverses clientèles.

Les lignes se font plus tendues, le capot plus long, les ailes légèrement renflées. Le design gagne en maturité et en cohérence par rapport à la première génération. Il ne fait plus de doute que la Barracuda veut tenir tête à la Mustang et aux autres pony cars en vogue. Sous le capot, l’offre mécanique s’élargit également. On retrouve toujours le 6-cylindres Slant-6 en entrée de gamme, mais aussi des blocs V8 plus sérieux, comme le 273 ci, suivi du 318 ci (5,2 L) et, pour les plus exigeants, le 340 ci (5,6 L) ou le redoutable 383 ci (6,3 L). Avec ces mécaniques plus puissantes, la Barracuda commence à se doter d’un tempérament plus musclé, tout en conservant un format relativement compact et maniable. Les boîtes de vitesses manuelles à 3 ou 4 rapports, ainsi que l’option d’une transmission automatique, permettent de varier les plaisirs, qu’il s’agisse de conduite sportive ou de cruising décontracté. Durant ces années, la Barracuda s’illustre également en compétition.

Des pilotes privés l’engagent en Trans-Am, un championnat très populaire où s’affrontent les Camaro, Mustang, Firebird, etc. Malgré des moyens financiers moindres que la concurrence, la Barracuda montre un certain potentiel. Sur le marché, les ventes restent correctes, mais Plymouth peine à rivaliser en volume avec Ford et Chevrolet, dont les gammes plus étoffées ont conquis la majorité des jeunes acheteurs. Néanmoins, la Barracuda acquiert une base de fans fidèles, séduits par son design atypique, sa relative rareté et la possibilité d’accéder à des motorisations performantes. Cette génération se termine en 1969, marquant la transition vers un bouleversement stylistique et mécanique encore plus radical : la légendaire troisième génération, celle qui ancrera définitivement la Barracuda dans la mythologie des muscle cars américains.

La Troisième Génération : L’Âge d’Or du Muscle (1970-1974)

Pour beaucoup de passionnés, la troisième génération de la Plymouth Barracuda — produite de 1970 à 1974 — incarne l’apogée stylistique et mécanique de ce modèle. Les ingénieurs de chez Chrysler repensent entièrement la plateforme, introduisant l’« E-Body », partagée avec la Dodge Challenger. Cette fois, la Barracuda abandonne toute parenté formelle avec la Valiant, se dotant d’un design résolument agressif : capot plat, face avant imposante, voies élargies, pavillon plus bas, et des proportions qui soulignent la puissance latente. Les déclinaisons incluent la version coupé standard (BH) et la version performance Gran Coupe (BP), tandis que la fameuse Cuda (BS) et la Cuda AAR (All American Racer) ciblent plus spécifiquement la performance extrême.

Sur le plan des motorisations, la palette est vaste. On retrouve des blocs 6-cylindres pour l’entrée de gamme, mais l’essentiel du mythe se construit autour des V8 LA et B/RB. Le 318 ci (5,2 L), le 340 ci (5,6 L), le 360 ci (5,9 L), le 383 ci (6,3 L), le 400 ci (6,6 L) et surtout le mythique 440 ci (7,2 L) ou le Hemi 426 ci (7,0 L) composent un éventail impressionnant. La Barracuda peut ainsi se muer en véritable bête de course, notamment dans sa configuration Hemi, qui délivre officiellement 425 ch (mais souvent plus en réalité). Sur la route, ces versions se remarquent à leurs prises d’air sur le capot (Shaker Hood), leurs jantes larges, et leurs décorations spécifiques (bandes latérales, spoilers, etc.).

Durant cette période, les Barracuda Cuda engagées en compétition drag race font régner la terreur sur les 400 mètres départ arrêté, rivalisant sans complexes avec les Chevrolet Chevelle SS 454 et autres Ford Torino Cobra. La version AAR, produite en 1970 seulement, célèbre la participation de Plymouth au championnat Trans-Am avec la Cuda pilotée par Dan Gurney et Swede Savage. Affichant un capot noir mat, des échappements latéraux, un spoiler arrière et un V8 340 ci Six-Barrel, cette déclinaison est probablement l’une des plus recherchées des collectionneurs actuels. Malheureusement, la crise pétrolière de 1973 et le durcissement des normes antipollution sonnent le glas de l’ère des muscle cars. La Barracuda sort du catalogue en 1974, laissant derrière elle une lignée d’exemplaires rares et très prisés. Son départ du marché symbolise aussi la fin d’une époque flamboyante pour l’industrie automobile américaine.

Exploration des Motorisations et Performances

La Plymouth Barracuda, sur ses trois générations, a connu une panoplie de moteurs qui ont façonné son identité. Si les premières années privilégient des 6-cylindres en ligne et de petits V8, la montée en puissance s’accélère sensiblement à partir de 1967, et surtout avec la troisième génération (1970-1974). Pour mieux cerner la variété de ces motorisations, on peut les regrouper par familles :

Le Slant-6, Entrée de Gamme

Présent dès la première Barracuda, ce 6-cylindres incliné à 30° (Slant-6) se décline en 170 ci, 198 ci, puis 225 ci. Il offre un couple honnête et une fiabilité remarquable, mais ne prétend pas rivaliser en performances avec les V8. Néanmoins, pour certains acheteurs, c’est un choix plus économique et moins radical, permettant de profiter de la ligne de la Barracuda sans s’aventurer dans les coûts plus élevés des gros blocs.

Les Petits V8 LA : 273, 318, 340, 360

Le bloc 273 ci (4,5 L) est la première incursion de Plymouth dans les V8 compacts, permettant à la Barracuda de s’inscrire dans l’esprit sportif dès 1964. Le 318 ci (5,2 L) succède rapidement comme choix « milieu de gamme ». Mais c’est le 340 ci (5,6 L), introduit à partir de 1968, qui devient l’un des plus appréciés par les connaisseurs, réputé pour sa nervosité et sa capacité à grimper dans les tours. La version Six-Pack (ou Six-Barrel) avec ses trois carburateurs double-corps offre un punch étonnant dans un format encore relativement léger. Le 360 ci (5,9 L), apparu plus tard, reste moins iconique que le 340, bien qu’il offre plus de cylindrée.

Les Gros Blocs B/RB : 383, 400, 426 Hemi, 440

C’est dans cette catégorie que la Barracuda devient un véritable muscle car. Le 383 ci (6,3 L) est le premier gros bloc disponible, assurant déjà des performances spectaculaires. Le 400 ci (6,6 L) lui succède et propose un couple massif. Le sommet de la gamme est toutefois atteint avec le 440 ci (7,2 L), disponible en version 4-barrel ou 6-barrel (3 carburateurs double-corps), souvent appelée « 440 Six-Pack ». Avec plus de 390 ch annoncés, mais souvent sous-évalués, cette motorisation fait de la Cuda une arme redoutable sur le quart de mile. Enfin, le légendaire Hemi 426 ci (7,0 L) trône au firmament : officiellement 425 ch, mais en réalité capable d’en délivrer bien plus. Son architecture hémi-sphérique et son palmarès en drag racing contribuent à son mythe. Les Cuda Hemi, produites en très faible quantité, sont aujourd’hui parmi les muscle cars les plus recherchés et les plus chers sur le marché de la collection.

La Transmission et Autres Éléments de Performance

Outre les moteurs, la Barracuda se dote de boîtes de vitesses manuelles (3 ou 4 rapports) et automatiques (TorqueFlite à 3 vitesses), selon les goûts et l’usage. Les modèles les plus sportifs adoptent des suspensions renforcées, des barres antiroulis plus rigides, et parfois des ponts arrière spéciaux pour mieux encaisser le couple. Certains exemplaires reçoivent même le différentiel Sure Grip (l’équivalent du Positraction chez Chevrolet), garantissant une meilleure motricité sur ligne droite.

Selon le niveau d’options, l’intérieur pouvait également proposer un tableau de bord Rallye, avec des compteurs supplémentaires, un tachymètre plus précis et une instrumentation tournée vers la performance. Cette diversité de configurations fait le bonheur des passionnés, qui peuvent trouver une Barracuda correspondant exactement à leur vision du muscle car : d’une version discrète et confortable pour le cruising, jusqu’à la bête de course taillée pour le drag strip.

Plymouth Barracuda en Compétition : Drag Racing, Trans-Am et Plus

Si la Mustang et la Camaro se sont distinguées de façon spectaculaire en Trans-Am, la Plymouth Barracuda y a également fait des apparitions notables, bien que moins médiatisées. Les écuries privées ou semi-officielles ont engagé des Barracuda pour rivaliser avec les Ford et Chevrolet déjà solidement implantées.

La marque Mopar, qui réunit sous son giron Chrysler, Dodge et Plymouth, disposait d’une base technique solide, mais la concurrence féroce et le manque de soutien direct de la part de Chrysler ont limité les succès en circuit. En drag racing, en revanche, la Barracuda a brillé davantage. Les versions 426 Hemi ou 440 ci, préparées par des spécialistes comme Hurst ou Sox & Martin, pouvaient couvrir le quart de mile en moins de 11 secondes, un exploit pour l’époque. Les Cuda modifiées, aussi appelées « funny cars » lorsqu’elles adoptaient des carrosseries en fibre de verre et des châssis tubulaires, ont laissé leur empreinte sur la NHRA (National Hot Rod Association). Elles déchaînaient les foules avec leurs accélérations fulgurantes et leurs burnouts spectaculaires avant la course. La AAR Cuda (All American Racer) de 1970 symbolise la tentative la plus aboutie de Plymouth pour briller en Trans-Am. Équipée d’un V8 340 Six-Barrel, d’un système d’échappement latéral et d’un capot en fibre de verre, elle adopte un look et des réglages spécifiquement taillés pour la course. L’équipe de Dan Gurney, AAR (All American Racers), s’illustre en piste, mais sans le soutien financier massif dont bénéficient Ford ou Chevrolet, les résultats restent en demi-teinte.

Qu’importe, la AAR Cuda est depuis lors un modèle mythique, prisé des collectionneurs pour sa rareté et sa filiation directe avec le sport automobile. Au-delà de la compétition, la Barracuda témoigne d’une culture du performance car ancrée dans l’ADN américain. Chaque week-end, des centaines de Barracuda prenaient la route des drag strips locaux, portées par des pilotes amateurs décidés à relever des défis de vitesse et de puissance. Ce foisonnement d’événements, de préparateurs et de passionnés fait de la Barracuda non seulement une icône de la piste, mais aussi un symbole vivant de la liberté et de la convivialité propres au mouvement muscle car.

Anecdotes et Éditions Spéciales : L’Âme Cachée de la Barracuda

Derrière chaque muscle car se cachent des histoires insolites, des éditions spéciales parfois méconnues, et des anecdotes qui forgent la légende. La Plymouth Barracuda ne fait pas exception. Parmi les anecdotes savoureuses, citons la manière dont Plymouth a devancé Ford pour lancer la première Barracuda : conscients de l’imminence de la Mustang, les responsables marketing de Plymouth ont tout mis en œuvre pour gagner quelques jours et graver leur nom dans l’histoire comme le premier pony car.

Bien que la notoriété de la Mustang ait surpassé celle de la Barracuda, cette audace de Plymouth a longtemps alimenté les débats entre passionnés. Parmi les versions rares et prisées, on évoquera la fameuse Hemi Cuda convertible de 1971. Produite à un nombre très restreint d’exemplaires (seulement 7 avec la boîte manuelle), elle est aujourd’hui considérée comme l’une des voitures américaines de collection les plus coûteuses. Les ventes aux enchères la concernant dépassent régulièrement plusieurs millions de dollars. La « Shaker Hood », cette prise d’air qui émerge du capot et vibre au rythme du moteur, est un autre symbole fort de la Cuda des années 1970.

Elle incarne l’exhibition de la puissance, un concept cher aux amateurs de muscle cars. La Plymouth Barracuda a également été le théâtre de collaborations atypiques. Par exemple, la GSS Hurst Barracuda, préparée par le célèbre atelier Hurst Performance, fut proposée en 1968. Dotée de modifications sur la transmission et le châssis, elle reste un objet de curiosité pour les collectionneurs. On peut aussi souligner la place singulière de la Barracuda dans la culture pop : elle apparaît parfois dans des séries télévisées ou des vidéoclips, en tant que représentante d’une Amérique qui chérit la vitesse et le style. Enfin, la légende veut que certaines Cuda de course aient eu des puissances dépassant largement les chiffres annoncés officiellement, un classique dans l’univers Mopar où la sous-évaluation des performances était fréquente pour raisons d’assurance ou de réglementation. Toutes ces petites histoires, ces éditions limitées et ces secrets d’atelier participent à rendre la Barracuda unique, renforçant le sentiment d’appartenance et de fierté chez les heureux propriétaires.

Restauration, Clubs et la Place de la Barracuda sur le Marché de la Collection

Aujourd’hui, la Plymouth Barracuda occupe une place de choix sur la scène de la voiture de collection. Sur les trois générations produites entre 1964 et 1974, certains millésimes et certaines configurations (notamment les big blocks ou les Hemi) ont vu leur cote grimper de façon spectaculaire. Les ventes aux enchères d’exemplaires rares atteignent régulièrement des sommets, rivalisant parfois avec les mythiques Dodge Charger Daytona, Plymouth Superbird ou Chevrolet Chevelle LS6.

La rareté de certains modèles, combinée à leur prestige sportif, en fait des trésors recherchés par les collectionneurs fortunés. La restauration d’une Barracuda peut s’avérer un chantier ambitieux, notamment pour les versions de la troisième génération équipées de gros blocs. Trouver des pièces d’origine peut parfois relever du défi, surtout pour les éléments de carrosserie spécifiques (capot Shaker, spoilers, becquets, etc.). Toutefois, le marché de la pièce détachée Mopar est bien organisé, et de nombreuses refabrications de qualité permettent de ressusciter ces machines de légende. Des ateliers spécialisés, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, se sont fait une réputation en remettant à neuf ou en modifiant des Barracuda pour les adapter aux goûts modernes (restomod), tout en respectant l’ADN d’origine. Les clubs de passionnés, répartis un peu partout dans le monde, jouent un rôle essentiel dans la préservation du patrimoine Barracuda.

Que ce soit aux États-Unis, au Canada, en Europe ou même en Australie, on trouve des associations de propriétaires de Mopar qui organisent des rassemblements, des expositions et des sessions sur circuit. Ces événements sont l’occasion de partager conseils, anecdotes et pièces détachées, dans une ambiance conviviale. Ils attirent aussi les curieux qui découvrent, souvent pour la première fois, la beauté rugissante d’une Cuda Hemi ou l’élégance discrète d’une Barracuda de première génération. Sur le marché de l’occasion, les écarts de prix sont considérables. Une Barracuda six-cylindres en état correct peut demeurer relativement abordable, tandis qu’une Hemi Cuda de 1971 en configuration matching numbers peut se vendre pour plus de 2 ou 3 millions de dollars. Cette amplitude témoigne de la valeur émotionnelle que suscite le modèle, ainsi que des dynamiques spéculatives propres au monde des muscle cars. Néanmoins, au-delà des considérations financières, la restauration et la détention d’une Barracuda révèlent surtout une passion pour un art de vivre, une culture et une esthétique qui défient l’épreuve du temps.

Caractéristiques Techniques et Évolution Année par Année

Le tableau ci-dessous recense de manière synthétique les principales caractéristiques de la Plymouth Barracuda au fil des années (toutes générations confondues). Y figurent notamment les types de moteurs disponibles, les performances estimées, les coloris proposés, les prix d’époque et la cote actuelle sur le marché de la collection. Notez que les chiffres de performances peuvent varier selon les options (surtout en ce qui concerne les carburateurs et les rapports de pont), et que les valeurs de puissance officielles de l’époque étaient parfois sous-évaluées.

Année / Génération Motorisations Principales Puissance (ch) Carrosseries Coloris Populaires Prix Neuf (Époque) Cote Aujourd’hui (approx.) Volumes Produits
1964-1966 (1ère Gén.) Slant-6 (170, 225 ci),
V8 273 ci (Commando)
145 - 235 ch Coupé Fastback Blanc, Rouge, Bleu, Vert ~2 300 - 2 600 $ 15 000 - 40 000 $ (selon état, motorisation) ~ 126 000 (cumulé 3 ans)
1967-1969 (2ème Gén.) Slant-6 225 ci,
V8 273, 318, 340, 383 ci
~145 - 300 ch Coupé Notchback,
Fastback, Cabriolet
Bronze Fire, Light Blue, Turquoise, Black ~2 500 - 3 000 $ 20 000 - 60 000 $ ~ 160 000 (cumulé)
1970 (3ème Gén.) Slant-6 225 ci,
V8 318, 340, 383, 440, 426 Hemi
145 - 425 ch (officiels) Coupé Hardtop (BH, BP, BS) Lemon Twist, Vitamin C Orange,
Tor Red, Plum Crazy
~2 800 - 3 500 $ 35 000 - 150 000+ $
(Hemi ou 440 = > 200k $)
~ 55 500
1971 (3ème Gén.) V8 318, 340, 383, 440, 426 Hemi 150 - 425 ch Coupé Hardtop (Barracuda, Cuda) Curious Yellow, Sassy Grass,
Rallye Red, In Violet
~3 000 - 3 700 $ 40 000 - 400 000+ $
(Hemi convertible = 2-3M $)
~ 16 000
1972-1974 (3ème Gén.) V8 318, 340 (jusqu'en 73),
360 (à partir de 74)
150 - 245 ch (chutes de puissance
suite aux normes antipollution)
Coupé Hardtop Blue, Green, Red,
variations High Impact
~3 000 - 3 800 $ 25 000 - 100 000 $ ~ 45 000 cumulés (1972-74)
Fin de la production en 1974

Note : Les valeurs de puissance et de prix varient selon les options (ex : transmission, carburateurs, finitions), et les volumes produits peuvent différer selon les sources. Les cotes d’aujourd’hui reflètent l’état du marché des voitures de collection, sujet à fluctuation.

FAQ : 20 Questions Fréquemment Posées sur la Plymouth Barracuda

Pour étancher la curiosité des passionnés, voici un tableau compilant 20 questions souvent posées à propos de la Plymouth Barracuda, couvrant des aspects historiques, techniques et anecdotiques.

Question Réponse
1. La Barracuda est-elle considérée comme le premier pony car ? Techniquement, elle est sortie deux semaines avant la Ford Mustang en 1964, mais la Mustang a popularisé le terme. La Barracuda fait néanmoins partie des tout premiers pony cars.
2. D’où vient le nom « Barracuda » ? Inspiré du poisson carnassier, il évoque la vitesse et l’agressivité. Il reflète la volonté de Plymouth de créer une voiture dynamique et distinctive.
3. Quelle est la différence entre « Barracuda » et « Cuda » ? « Cuda » est un surnom apparu sur la 3e génération (1970-74) pour les versions hautes performances. Officiellement, les finitions performance portaient la mention « ‘Cuda ».
4. La Barracuda a-t-elle été produite uniquement en coupé ? Non. La 2e génération proposait un cabriolet, et la 1re génération avait un fastback. La 3e génération se limitait essentiellement à des coupés hardtop.
5. Qu’est-ce que la AAR Cuda ? Un modèle spécial 1970, conçu pour la Trans-Am. Moteur 340 Six-Barrel, capot en fibre de verre noir mat, échappements latéraux, et décoration spécifique.
6. Quelle est la plus puissante des Barracuda ? La Hemi Cuda (426 ci) avec 425 ch officiels, mais probablement plus de 450 ch réels. Les versions 440 Six-Pack sont également très puissantes.
7. Combien vaut une Hemi Cuda convertible aujourd’hui ? Extrêmement rare. Les enchères peuvent dépasser 2 millions de dollars, selon l’authenticité, l’historique et l’état.
8. Y avait-il des versions de la Barracuda pour la course de dragster ? Oui, de nombreuses préparations Mopar existaient, ainsi que des modèles légers destinés à la compétition drag racing, souvent modifiés par Sox & Martin ou d’autres teams.
9. La Barracuda est-elle appréciée en dehors des États-Unis ? Elle a ses adeptes au Canada, en Europe, en Australie et ailleurs, même si elle est moins répandue que la Mustang ou la Camaro. Sa rareté en fait un objet de désir.
10. Quelle transmission était la plus courante ? La boîte automatique TorqueFlite 3 vitesses était très populaire. La boîte manuelle A833 à 4 rapports reste néanmoins prisée des puristes de la performance.
11. Qu’est-ce que le « Shaker Hood » ? Une prise d’air fixée directement sur la boîte à air du moteur, qui ressort à travers le capot et vibre au ralenti. Une signature visuelle des versions Hemi ou 440+6 de 1970-71.
12. La crise pétrolière de 1973 a-t-elle affecté la Barracuda ? Oui, elle a précipité la fin des muscle cars. Les normes antipollution et le prix de l’essence ont fait chuter la demande. La production de la Barracuda a cessé en 1974.
13. La Barracuda de première génération a-t-elle déjà proposé un V8 performant ? Le 273 Commando (4,5 L) pouvait grimper à 235 ch avec le Formula S Package, ce qui était décent, mais restait en-dessous des gros V8 de la décennie suivante.
14. Que signifie « E-Body » chez Chrysler ? C’est la plateforme lancée en 1970 pour la Barracuda et la Dodge Challenger, caractérisée par un châssis élargi et plus court que les B-Body (Road Runner, Charger).
15. Existe-t-il une Barracuda de compétition Trans-Am ? Oui, la AAR Cuda de 1970, développée avec l’équipe de Dan Gurney. Elle disposait d’un 340 Six-Barrel et d’une carrosserie allégée.
16. Pourquoi la première Barracuda avait-elle un immense pare-brise arrière ? Le fastback de 1964-66 comportait une lunette arrière particulièrement grande pour se distinguer visuellement et offrir un style unique. C’était un choix de design audacieux.
17. Combien de Barracuda ont été produites au total ? Environ 385 000 exemplaires sur les trois générations (1964-74). Les chiffres exacts varient selon les sources, mais c’est nettement moins que la Mustang ou la Camaro.
18. La version AAR est-elle fréquente sur le marché de la collection ? Non, c’est une édition limitée (environ 2 724 unités produites en 1970), très recherchée aujourd’hui. Les prix peuvent grimper en fonction de l’authenticité et de l’état.
19. Quel est l’avantage de la Barracuda sur une Mustang ou une Camaro ? Sa rareté, son look atypique, et l’accès à des motorisations Mopar ultra-musclées (comme le 440 ou le 426 Hemi) en font un choix plus exclusif pour les connaisseurs.
20. Y a-t-il une chance de revoir une Barracuda moderne ? Des rumeurs circulent parfois sur une renaissance sous la marque Dodge, mais rien de concret n’a été officialisé. Pour l’heure, cela reste un fantasme de collectionneur.

Épilogue d’une Légende Américaine

La Plymouth Barracuda a beau avoir tiré sa révérence en 1974, elle n’a jamais quitté le cœur des passionnés de muscle cars. Son histoire, jalonnée de transformations radicales et de choix esthétiques audacieux, illustre parfaitement l’évolution du marché automobile américain durant les années 1960 et 1970. D’abord née comme une déclinaison sportive de la Plymouth Valiant, elle a peu à peu affirmé son propre caractère, embrassant pleinement la culture du V8 rugissant et la philosophie du « bigger is better ».

De la première génération, encore timide, à la troisième génération, véritable incarnation du muscle car, la Barracuda a su réinventer son image pour suivre la vague d’enthousiasme et de liberté qui marquait alors la société américaine. Si, aujourd’hui, la Ford Mustang ou la Chevrolet Camaro demeurent davantage ancrées dans la culture populaire, la Barracuda se démarque par un charme plus confidentiel. Sa rareté, la diversité de ses motorisations et son style inimitable ont fait d’elle un objet de collection recherché, et parfois très onéreux dans ses versions Hemi ou convertible. Cette aura de « voiture des connaisseurs » renforce son pouvoir de séduction. Posséder ou restaurer une Barracuda, c’est s’approprier une part de l’histoire Mopar, un fragment d’une époque où l’audace conceptuelle et la démesure constituaient les piliers de l’industrie automobile américaine. Les clubs, les rassemblements, et la prolifération des pièces de rechange témoignent de la vitalité de la communauté Barracuda. Des propriétaires continuent de parcourir les routes de campagne ou d’exposer leur joyau dans des festivals, rappelant à chaque démarrage le son chaud et enveloppant du V8. Au fil du temps, cette voiture s’est forgé un statut iconique, parfois plus discret que celui des autres muscle cars, mais non moins profond.

Ceux qui croisent son regard sur un parking ou dans un salon auto ressentent souvent un frisson, comme celui d’un trésor découvert : une voiture dont le nom résonne comme un hommage aux ambitions de Chrysler, aux rêves fous de liberté et aux carburants bon marché d’une Amérique d’un autre temps. Au bout du compte, la Plymouth Barracuda ne représente pas seulement un modèle de collection : elle cristallise une certaine idée de la passion automobile, faite de convivialité, de rugissements mécaniques et de culture pop. En explorant son évolution, ses performances et ses plus belles anecdotes, on réalise combien elle contribue à l’ADN des muscle cars. Jamais ressuscitée officiellement, elle demeure pourtant bien vivante dans le cœur de ceux qui, plus que jamais, s’attachent à perpétuer la flamme de cette époque unique. Une époque où la route se concevait comme un terrain d’expression, où la puissance brute s’alliait à l’esthétique, et où la Plymouth Barracuda, parmi d’autres légendes, brillait d’un éclat tout particulier.

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