La cravate et les femmes.

La cravate, un accessoire de « haute séduction » féminine ? Pas si évident que cela à première vue, mais presque flagrant lorsque sensibilités masculines et esprits modeux se mêlent au débat !

La cravate au féminin :

Femmes cravate...

Cet objet du désir, tellement attachant, n’est pas un nouveau bastion « mâle » qui tombe dans l’escarcelle de l’élégance féminine, ni une de ces énièmes tendances furtives… juste une belle histoire de mode, qui dès le 18ème siècle octroie à certaines femmes de la haute société le port de la cravate comme un signe de sophistication extrême.

Ruban noué autour du cou et souvent en dentelle, elle est déjà définie comme attribut de la garde-robe masculine bien qu’étant portée par les deux genres.

Les balbutiements d’une fashion-attitude qui deviendra beaucoup plus « rock » dans le courant du 19ème  avec par exemple, les cravates féministes et ensorcelantes d’une George Sand, qui séduira ainsi nouée, bon nombre de ses contemporains.

Symbole affiché donc d’émancipation, la cravate évolue tant  socialement qu’esthétiquement. Très proche de celle que l’on porte aujourd’hui, la cravate noire et fine du fameux portrait de  Modigliani (Femme à la Cravate Noire) de 1917 et celle des années 20, sont aussi les porte-flammes de Colette ou Coco Chanel, tantôt garçonne, tantôt glamour selon l’humeur de ces années folles.

L’accessoire devient, de manière générale, tout puissant, démonstratif, pourvu que l’effet soit là. Une révolution culturelle majeure est en marche et ces femmes, dans la lignée des fameuses suffragettes, ont compris l’importance de l’apparence pour se faire entendre.

Intemporel donc, cet art du contraste dans l’habillement, ces allures rebelles à la Katherine Hepburn, Greta Garbo ou Marlene Dietrich, produisent à coup sûr un effet très déstabilisant sur l’autre sexe, brisent des tabous en douceur, ou plus explicitement.

Ambiguë la cravate au féminin ? Énigmatique plutôt. Aux belles affranchies succèdera une génération de femmes réellement décomplexées. En 1977,  Diane Keaton portant ses propres vêtements dans le film oscars « Annie Hall »  de Woody Allen, affiche pour la première fois depuis longtemps, le  style « boyish » espiègle, cravate à pois Ralph Lauren et gilet d’homme, qu’elle ne quittera plus et qui fera encore le buzz sur les défilés de Marc Jacobs ou Ann Demeulemeester  de l’hiver dernier.  

La cravate version 80 :

Les années 80  décrochent et adoptent le « Friday wear » autorisant les employés de bureau américains à ne pas Femmes cravateporter de cravate le vendredi. Leurs femmes elles, ne veulent  plus jouer les desperate housewives, et décident de jouer l’androgynie sur tous les tableaux : coupes courtes, épaules larges, cols fermés et …cravates !

British-strictes, façon Annie Lennox du groupe Eurythmics ou négligées pour une Madonna débutante et délurée,  le girl-power est en route et se sert sans vergogne dans la garde-robe masculine pour affirmer ses valeurs. Les Working-Girls hissent la couleur et jouent la provocation.

Aux silhouettes hyper sophistiquées et aux super women d’un Mugler, répondent celles plus confinées et monochromes de Comme des Garçons et de la styliste japonaise Rei Kawakubo. La cravate redevient un vecteur social,  l’habit fait la femme et non contente de jouer parfois d’égal à égal avec lui, elle se réclame plus puissante que l’homme, CQFD.

Fatale, la cravate attise les passions, devient parfois objet sexuel et se joue de la confusion des genres. Alors qu’elle permettait jusqu’alors de  distinguer un homme parmi d’autres, elle affiche désormais aussi les ambitions féminines les plus inattendues, frustrant quelques uns, mais en émoustillant beaucoup d’autres.

Les années 2000 apaisent les clivages et petit-à-petit, après les délires et dérives stylistiques que connaît la cravate dans les 90’s (rappelez-vous celle de certains animateurs télé et leurs motifs carrément douteux) et auxquelles les femmes ne prêteront qu’une attention très modérée, le style dandy-chic revient discrètement.

En parallèle, le courant Bobo délaisse les poncifs bourgeois, la cravate peine un peu, n’y trouve pas vraiment sa place. Saint Laurent et ses smokings pour femme tirent leur révérence, l’heure est à l’évanescence des cols.

Heureusement  s’annonce déjà la silhouette d’Hedi Slimane. Sa première collection « Black Tie » très Beatles de la première heure,  pour la même maison Saint-Laurent, ses créations au sein de la création Homme de Dior,  puis son retour chez Saint Laurent en 2012, propulsent à nouveau le tour de cou sur le devant de la scène.

La cravate est punk et rock, fine et noire, et les stars féminines se l’approprient immédiatement.

De Sofia Coppola à  Kate Moss, Alexa Chung ou Chloe Sevigny, les it-girls renouent avec cette dégaine longiligne et désinvolte, dont  la cravate portée telle quelle ou en lavallière, parfait les contours.

Le métrosexuel...

...est né, il prend soin de son apparence, fait siennes quelques  habitudes esthétiques féminines et les genres se mêlent à nouveau, implicitement, sans polémique.

Les hommes ont enfin le droit d’exprimer leur part de féminité sans écoper des préjugés classiques, et du coup, en cette deuxième décennie du 21ème siècle, deviennent furieusement tendances !

Leur garde-robe se transforme en repère de toute fashion-victim qui se respecte. Le style masculin-féminin fait recette et de nombreuses enseignes commencent même à se spécialiser dans les lignes plutôt androgynes voire unisexes (cf. COS ou The Kooples).

La mode joue sur les deux tableaux,  efface les genres mais les  glorifie aussi selon l’humeur et les saisons.

C’est bien là l’un des seuls domaines qui puisse se le permettre. Quel risque prend-on  de nos jours à s’afficher dans les vêtements de l’autre sexe quand on est femme ? 

Pendant que certains prônent la fin des différences, la mode continue simplement à ouvrir le champ du possible sans imposer quoi que ce soit. Elle propose nous disposons. Et la cravate est toujours le clin d’œil facile mais efficace à une sage digression.

Les vraies bonnes raisons de porter une cravate au féminin :

La cravate allonge et amincit la silhouette.  

Pas question de la porter nouée aussi serrée que sur un costard lorsque l’on n’est pas filiforme. On lâche du lest et on la laisse se placer. L’effet est immédiat sur la ligne.

La cravate est flatteuse pour toutes les poitrines :

Elle souligne les poitrines généreuses discrètement, et permet à l’inverse aux petits modèles, de faire illusion en leur donnant du volume.

Femmes cravate La cravate structure une tenue :

Chemise, pull ou cardigan, les cravates donnent du peps à vos petits hauts basiques et selon leurs couleurs et matières, jouent l’attitude casual chic, décontractée, rétro ou simplement élégante.

La cravate est multi-usage :

Ceinturée, en foulard, autour d’un sac, en écharpe ou même en serre-tête, les créateurs l’ont bien compris, on peut détourner la cravate de nombreuses façons et sans complexe.

Pour répondre enfin à la question posée au début de cet article :

oui ! la cravate est définitivement sexy :

Parce qu’elle est d’abord un accessoire à symbolique hautement virile, la cravate fait monter la température quand elle est portée par une femme. Transgression, jeu de rôles et d’identité, elle crée ce contraste si particulier et si ludique.

De nombreux hommes l’avouent, une femme cravatée éveille tout un tas de fantasmes, de la dominatrice à l’évaporée provocante, elle ne laisse pas indifférent.

C'est bien pour cela que nous vous conseillons une belle cravate slim avec des motifs écossais portée avec une chemise blanche légèrement décolletée... Mais cela ce sera uniquement pour pimenter les soirées avec votre homme.

Et pour toutes les raisons  beaucoup plus terre-à-terre citées plus haut, elle reste un bel atout de séduction. Alors faites vous plaisir!

Femmes cravate Comment porter la cravate quand on est une femme ?

Plusieurs écoles et sans doute plus de liberté stylistique que pour les hommes s’offrent à vous, mais attention aux dérapages  incontrôlés, la cravate est légitime lorsqu’elle fait ressortir votre féminité, moins en total look androgyne à moins d’oser l’allure « Tomboy » de façon anecdotique.

Le vrai  point positif étant que l’on n’est pas obligée de savoir faire le fameux nœud de façon académique. Tout est permis ou presque.

Mais pour débuter et pour toutes les « victimes de la mode » occasionnelles charmées par l’idée, le bon geste est sans doute de la préférer sur un ensemble chemise (blanche) pantalon (noir pour l’élégance, mais les jeans peuvent aussi fonctionner avec des talons), nœud classique porté assez bas au niveau de la naissance du décolleté.

Les modèles :

pour une allure sophistiquée, une soie unie, noire pour le soir et de largeur classique.

Pour un effet plus casual et sur jeans, les soies rayures bicolores aux tons discrets sont parfaites (dans ce cas-là, on limite les accessoires) et la cravate tricot revenue au goût du jour peut aussi allèger la silhouette. 

Pour les plus expérimentées, le costume / tailleur ose la cravate à pois Garbo ou à rayures tendance années 20, le smoking pour femme, la fine et noire et la lavallière, toutes deux nouées serrées ou un peu plus lâches, et le « marcel blanc-bretelles-pantalon large » inspiration Chaplin s’accorde à merveille, pour les plus menues, avec les imprimés plus classiques, rayures ou pois à nouveau et nœud classique lâché sur la poitrine ou carrément défait.

Pour les cravatophiles et modeuses de la première heure, pas de limites recensées.

Tous les genres fonctionnent.

Le mélange des matières et des imprimés est pour elle un jeu d’enfant. Le motif 70’s se marie impeccablement aux chemises unies de couleurs, la cravate noire s’accessoirise de cardigans lamés, les soies italiennes réveillent les jacquards, les écossais dynamisent la british touch (exceptées les tons rouges un peu trop connoté « manga ») et l’on hésite pas sur les fameux détournements : en écharpe, en foulard dans les cheveux, en ceinture bien sûr… glam, rock, romantique, punk, preppy, executive ou bohême, la cravate multiplie les possibilités, en un tour de main.

Vous l’aurez compris, aucune raison pour les femmes de se passer de cet accessoire facile et graphique.

Les créateurs acquiescent et les dernières collections été, comme hiver, ont largement repris le concept.

De Ralph Lauren à Christophe Lemaire pour Hermès, de Miu Miu à Lacoste ou Sonia Rykiel, elle est une fashion-égérie qui devient vite incontournable quant on y a pris goût !

Marie Masuyer

Reporter Mode pour Cravate Avenue.

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Femmes cravate

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